« vouloir.2 », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
vouloir [2]
- 1Acte de la volonté, action de vouloir.
Une infinité de corps qui pourraient y être [sur la terre], si c'eût été le vouloir de Dieu de les y mettre
, Descartes, Méth. VI, 3.Pourvu que leur vouloir se range sous le nôtre
, Corneille, Gal. du Palais, IV, 8.Oh ! bien, bien ; tout cela sera le mieux du monde ; Mais rien n'ira pourtant que selon mon vouloir
, Rousseau J.-B. Flatt. v, 7.Nos pensées, nos perceptions, nos vouloirs ou volontés, et nos sentiments de plaisir ou de douleur
, Dumarsais, Œuv. t. v, p. 304. - 2Malin vouloir, intention maligne, intention de nuire.
Ce doucet est un chat, Qui, sous son minois hypocrite, Contre toute ta parenté D'un malin vouloir est porté
, La Fontaine, Fabl. VI, 5.De vos malins vouloirs voilà la digne issue
, La Fontaine, Florentin, sc. 14.J'ai soupçonné que, dans toute cette affaire, il y avait eu quelque malin vouloir ; et vous pouvez en général me mander si je me trompe
, Voltaire, Lett. d'Argental, 17 mars 1770. - 3Mauvais vouloir, bon vouloir, disposition défavorable, favorable à. Son mauvais vouloir est visible.
De votre bon vouloir nous sommes assurés
, Corneille, Nicom, I, 3.
REMARQUE
" Le vouloir pour la volonté est un terme qui a vieilli, et qui n'est plus reçu dans la prose, encore employé dans la poésie par ceux mêmes qui excellent aujourd'hui en cet art, " VAUGEL. Rem. t. II, p. 748, dans POUGENS. Voltaire, de son côté, dit : Joins le vouloir des dieux… le vouloir n'est plus d'usage
, Voltaire, Comm. Corn. Rem. Théod. I, 1. Mais l'usage a annulé ces décisions.
HISTORIQUE
XIIe s. Ne Diex voloir ne m'en doinst ne poissance
, Couci, XVII. Puis qu'ele m'a du tout à son vouloir
, ib. Tel poesté ne puet nul chardenaus aveir ; Par mei n'aura nul d'els de derraisun poeir, E poesté du pape n'aura par mun voleir
, Th. le mart. 56.
XIIIe s. Moult avoit grant desir d'accomplir son vouloir
, Berte, LXV. Ors ne lion n'est ne beste sauvage, Qui, tel foiz est, ne fraigne son voloir De fere mal et ennui et damage
, Eust. le Peintre, dans Couci, p. 99. Dites, fait-il, vostre voloir
, la Rose, 2909.
XVe s. J'ay bon vouloir envers vous ; mais tristesse M'a si longtemps en son dangier nourry Que j'ay du tout joye mis en oubli
, Orléans, Ball. 41.
XVIe s. Si vous condescendez à mon vouloir, vous ne bougerez jamais de ma compaignye
, Rabelais, Pant. II, 9. Pour avoir la liberté, il n'a besoing que d'un simple vouloir
, La Boétie, Servit. vol. p. 20.
ÉTYMOLOGIE
Vouloir 1.