« gloser », définition dans le dictionnaire Littré
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gloser
- 1Commenter par gloses. Les auteurs qui ont glosé la Bible.
- 2 Fig. Critiquer, censurer.
Sans gloser les humeurs de dame Frédégonde
, Régnier, Sat. IV.Quoi ! pour un maigre auteur que je glose en passant
, Boileau, Sat. IX. - 3 V. n. Donner une glose.
Qu'ont fait ces commentateurs et ces glossateurs, surtout ceux qui ont glosé sur les lois, qu'ont-ils fait ordinairement, sinon de charger les marges des livres de leurs imaginations, qui ne font le plus souvent qu'embrouiller le texte ?
Bossuet, Exp. doct. cathol. Avert.Fig. Gloser sur l'Évangile, être madré, fûté.
Au temps que le sexe vivait Dans l'ignorance et ne savait Gloser encor sur l'Évangile, Temps à coter fort difficile
, La Fontaine, Cord. - 4Parler d'une façon désapprobative.
Car chacun taille, rogne et glose sur mes vers
, Régnier, Sat. XI.Sur notre honneur enfin aucun mortel ne glose
, Hauteroche, Bourg. de qualité, II, 6.Glosa sur l'éléphant, dit qu'on pourrait encor Ajouter à sa queue, ôter à ses oreilles
, La Fontaine, Fabl. I, 7.Et prend droit de gloser sur tous tant que nous sommes
, Molière, Tart. I, 2.Oui-da, l'état de veuve est une douce chose, On a plusieurs amants sans que personne en glose
, Regnard, le Bal, sc. 3.Sachez, quoiqu'on en glose, Qu'un travers est, madame, une fort bonne chose
, Lanoue, Coquette corr. III, 5.Certain cafard, jadis jésuite, Ose gloser sur ma conduite
, Voltaire, Poésies mêlées, 63.
HISTORIQUE
XIIIe s. Cest example chi t'ai monstré, Mais ne l'ai encor pas glosé
, Gui de Cambrai, Barl. et Jos. p. 72. Je n'i voi, ne n'i sai nul autre enten dement, Ne la sainte escripture ne le glose autrement
, J. de Meung, Tr. 36.
XIVe s. Et avecques ce elle veult et aide à les [lois] entendre, interpreter ou gloser, et aussy à les corriger ou muer
, Oresme, Eth. Prol. Et laidement en iert [était] repris Partout ù cius [ce] fais iert repris [redit] ; Cascuns pour ce fait moult gloza
, Jean de Condé, p. 14.
XVe s. Plusieurs chevaliers et escuyers qui là estoient circonstans noterent et glosserent ces paroles
, Froissart, II, III, 12. J'ouyz un bruit qu'on demenoit, Dont incontinent je glosay [je conclus] Que c'estoit monsieur qui venoit
, Coquillart, p. 147. D'autre part, frans à femme franche Ne puet [peut] batre blef sur la granche, à gloser honourablement [pour me servir de termes honnêtes], Qu'ambdeux [que tous deux] ne pechent mortelment
, Deschamps, Poésies mss. f° 433.
XVIe s. Les fines gens remarquent plus de choses, mais ils les glosent
, Montaigne, I, 233. J'entends que la matiere se distingue, sans me gloser moy mesme
, Montaigne, IV, 137.
ÉTYMOLOGIE
Glose ; provenç. glozar ; espagn. glosar ; portug. glossar ; ital. glosare.