« imposition », définition dans le dictionnaire Littré

imposition

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imposition

(in-pô-zi-sion ; en vers, de cinq syllabes) s. f.
  • 1Action d'imposer, de mettre dessus (usité seulement avec le mot mains). Parmi les sacrements de ces hérétiques, ils font remarquer principalement leur imposition des mains pour remettre les péchés : ils l'appelaient la consolation ; elle tenait lieu de baptême et de pénitence tout ensemble, Bossuet, Var. XI, § 56. Le grand apôtre [saint Paul], écrivant à son disciple Timothée, l'avertissait et le conjurait de ressusciter dans lui-même la grâce qu'il avait reçue par l'imposition de ses mains, Bourdaloue, 4e Dim. après la Pentec. Dominic. t. II, p. 423.

    Absolument. Un évêque si peu soigneux de faire revivre la grâce de l'imposition, Massillon, Or fun. Villars.

    Fig. Par plaisanterie. Imposition des mains, l'action de battre. M. Bourdelot est toujours en son abbaye de Macé en Berry, où il plaide fort contre ses moines et les moines contre lui ; il a eu peur de l'imposition des mains…, Patin, Lett. II, p. 191.

  • 2 Terme d'imprimerie. Action d'imposer les pages d'une forme. L'imposition de l'in-octavo.

    Manière dont une feuille est imposée. L'imposition est défectueuse.

  • 3 Fig. Imposition de nom, action de donner un nom. On ne reconnaît en géométrie que les seules définitions que les logiciens appellent définitions de nom, c'est-à-dire, que les seules impositions de nom aux choses qu'on a clairement désignées en termes parfaitement connus, Pascal, Esprit géométrique, 1. Cette mystérieuse liaison qui se rencontre entre la circoncision de l'enfant et l'imposition du nom de Jésus, Bourdaloue, Myst. Circonc. de J. C. t. I, p. 51. Le vulgaire, qui dans l'imposition des noms se détermine souvent par des rapports superficiels, Buffon, Ois. t. IV, p. 291.
  • 4Injonction. Le chancelier me parla d'abord avec une entière ouverture, mais une imposition étroite du secret, Saint-Simon, 297, 66.

    Action d'infliger. L'imposition d'une pénitence.

  • 5Action de mettre des tributs, des droits. L'imposition d'une contribution de guerre.

    Tribut, impôt, contributions. Receveur des impositions. Tant que ces habitants [non soumis aux tailles] seront maîtres de fixer leur imposition par rapport à la bonne ou mauvaise chère qu'ils feront, et qu'ils ne payeront rien en ne buvant que de l'eau et ne mangeant que du pain, si bon leur semble, ils seront contents de leur sort et feront envie à leurs voisins, Vauban, Dîme, p. 61. Les impositions sous Charles VII, indépendamment du domaine, étaient de 1,700,000 livres de compte ; sous Louis XI elles se montèrent jusqu'à 4,700,000 livres, Voltaire, Mœurs, 94. Ils éprouvèrent que la misère d'un État vient moins des impositions que du défaut de circulation, Duclos, Hist. de Louis XI, Œuv. t. II, p. 113, dans LACURNE.

HISTORIQUE

XIVe s. Encore y a chose qui m'est po [peu] belle, C'est maletote, et subside, et gabelle, Flebe monnoie et imposition, Et du pape la visitation, Machaut, p. 89.

XVe s. Toutes impositions dont le royaume estoit trop blessé furent abattues et ostées, Froissart, II, II, 74. Longue et grande chose seroit de raconter les biens qu'on y voit, mesmement quant si peu de chose comme estoit l'imposicion des chappeaux de rose et du cresson valoit au roy dix mille francs l'an, Guillebert de Metz, Descrip. de Paris, dans Hist. litt. de la France, t. XXIV, p. 612.

XVIe s. Une juste imposition de tailles, Amyot, 59.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. emposicio, impositio ; espagn. imposicion ; ital. imposizione ; du lat. impositionem, de in, en, et positio, action de mettre (voy. POSITION).