« offense », définition dans le dictionnaire Littré

offense

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

offense

(o-fan-s') s. f.
  • 1Injure de fait ou de parole. Mais une grande offense est de cette nature Que toujours son auteur impute à l'offensé Un vif ressentiment dont il le croit blessé, Corneille, Rodog. I, 7. Qui peut sans s'émouvoir supporter une offense ? Corneille, Médée, I, 5. Et tantôt mes soupçons lui faisaient une offense, Corneille, Rodog. III, 1. Si les autres [que le souverain] osaient le louer, il repoussait leurs louanges comme des offenses, et, indocile à la flatterie, il en craignait jusqu'à l'apparence, Bossuet, Louis de Bourbon. Je sens que, malgré ton offense, Mes entrailles pour toi se troublent par avance, Racine, Phèd. IV, 3. Qu'on tremble en comparant l'offense et le supplice, Racine, Esth. II, 1. Mais il faut à l'offense opposer les bienfaits, Racine, Ath. III, 4. Les Italiens conservent le souvenir des bienfaits, et, pour tout dire aussi, celui des offenses plus profondément que d'autres peuples qui ne sont guère susceptibles que d'impressions plus légères, Fontenelle, Viviani. La seule occasion d'expier ses offenses, Voltaire, Oreste, IV, 8.
  • 2 En termes de dévotion, péché, faute. Pardonnez-nous nos offenses. Cette indigne mollesse et ces lâches défenses Sont des punitions qu'attirent mes offenses, Corneille, Poly. II, 6. Mais, mon père, jugez-vous qu'un homme soit digne de recevoir l'absolution quand il ne veut rien faire de pénible pour expier ses offenses ? Pascal, Prov. X.

    Au sens actif. Tout péché contre la charité du prochain est une offense de Dieu, et toute offense de Dieu blesse la gloire de Dieu, Bourdaloue, 2e dim. après Pâques, Dominic. t. II, p. 26.

HISTORIQUE

XVIe s. Les fideles craignent plus son offense [d'offenser Dieu] que la punition, Calvin, Instit. 443. Je l'oy [une cloche] sans offense et souvent sans m'en esveiller, Montaigne, I, 107. Si le pistollier se garde de heurter teste pour teste contro le lancier, il aura l'avantage sur icelui, à cause de la grande offense que font les armes qu'il porte, Lanoue, 309. Ce peuple, assisté de peu de gens de guerre pour lors, des deffances vint aux offances…, D'Aubigné, Hist. III, 163.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. offensa ; espagn. ofensa ; ital. offenza ; du lat. offensa, action de heurter, qui vient de offensum, supin de offendere, heurter, de ob, et fendere, radical inusité qu'on retrouve dans in-fensus, mani-fes-tus ; fen, fes est la racine sanscrite han, pour dhan, frapper. On disait aussi, au XVIe siècle, offensement et offension.