« évertuer », définition dans le dictionnaire Littré
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évertuer (s')
- 1Faire vertu, faire effort pour arriver à quelque chose de louable ; s'efforcer de.
Il n'est pas digne d'un chrétien de ne s'évertuer contre la mort qu'au moment qu'elle se présente pour l'enlever
, Bossuet, Mar. -Ther.Avec un nom de chose pour sujet.
Ma constance contre elle à regret s'évertue
, Corneille, Hor. II, 5. - 2Il se dit aussi de tout effort.
L'alarme vient trop tard, en vain on s'évertue
, Tristan, Panth. II, 3.Il laisse la tortue, Elle part, elle s'évertue
, La Fontaine, Fabl. VI, 10.Lorsqu'à la bien chercher d'abord on s'évertue [la rime]
, Boileau, Art p. 1.Honteux d'un trop long silence, je m'évertuais pour relever l'entretien
, Rousseau, Confess. IX.Notre siècle, penseur brutal, Contre Delille s'évertue
, Béranger, Couplet.Absolument. Se remuer, donner signe d'activité.
Allons, qu'on s'évertue
, Racine, Plaid. III, 3.
REMARQUE
Régnier a dit s'évertuer de : En vain de le cacher mon respect s'évertue,
† Élég. V. Cette construction, qui est un archaïsme, n'a rien qui soit contraire à la grammaire.
HISTORIQUE
XIe s. [Il] Met sei sur piet, quanqu'il pot, s'esvertue
, Ch. de Rol. CLXVII.
XIIIe s. Pour l'amor la pucele [il] s'esvertue et esforce ; Les escus froisse et fent com s'il fussent d'escorce
, Audefroi le Bastard, Romancero, p. 19. Adonc d'amis me resovint ; Esvertuer lors me convint
, la Rose, 7270. Amors li entre ou cuer, et li sans li remue ; De desirrier fremist et d'espoir s'esvertue
, Rutebeuf, I, 432. Dans Pierres li ermites à la barbe canue Del ferir sor les Turcs durement s'esvertue
, Ch. d'Ant. VIII, 1135.
XVIe s. Eux qui sont soubmis à la royauté, doyvent esvertuer toutes leurs forces pour faire service à leur souverain
, Amyot, Épît.
ÉTYMOLOGIE
É- pour es- préfixe, et vertu ; provenç. esvertudar.