« affété », définition dans le dictionnaire Littré

affété

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

affété, ée

(a-fé-té, tée) adj.
  • Qui a de l'afféterie ; qui marque de l'afféterie. Jeune homme affété. Manières affétées. Si quelque autre affétée, en sa douce malice…, Régnier, Sat. VII. Je laisse aux doucereux ce langage affété, Boileau, Sat. IX. Et sous l'indigne appât d'un coup d'œil affété, Corneille, Rodog. III, 3. L'Ésope des Français… A de la Champmeslé vanté la voix aimable, Ses accents amoureux et ses sons affétés, Voltaire, Ép. 85.

HISTORIQUE

XIIe s. Olivers fut courtois et afaitiez, Ronc. p. 65.

XIIIe s. Li neims le vit [le chevalier] si affeité [poli], Si franc, si bel, si enseigné, Lai del desiré. Maint vaillant homme a mis à glaive Cis mireors, car li plus saive [sage], Li plus preus, li miex afetié [instruit] Y sunt tost pris et aguetié [attrapés], la Rose, 1589.

XVe s. Ouquel soubz un langaige affaité sont enclos les commencemens et ouvertures de mettre rigueur en la court amoureuse, Chartier, Requête aux dames. C'est ung très beau roy. Il ayme fort les femmes. Il pourroit trouver quelque affettée à Paris qui luy pourroit bien dire tant de belles parolles qu'elle luy feroit envye de revenir, Commines, IV, 10. Le mari se fit mander querir par un messager affaicté pour aller vers un seigneur du pays, Louis XI, Nouv. 56. Elle, comme femmes savent bien faire, trouva une bourde toute affectée, Louis XI, ib. 65.

XVIe s. Un autre respondit de mesme à son confesseur ; mais il sembloit estre un peu plus affaité [rusé], Despériers, Contes, XLII. Il n'y a amour si secrete, qui ne soit sue, ni petit chien si affeté [dressé] ni fait à la main, duquel on n'entende le japper, Marguerite de Navarre, Nouv. LXX. Les poetes et orateurs qui se veulent garder d'une façon affettée et non pure, La Boétie, Règles de mariage. Les uns cerchent un langage affetté, qu'ils appellent fleuri, D'Aubigné, Hist. préf. 3. Il n'entroit en leur païs aucun affetté rhetoricien pour enseigner à finement plaider, Amyot, Lyc. 15. Il étoit bien affetté [sournois, trompeur] et faisoit toujours quelque chatonnie [malice], Despériers, Contes, XI. Une beauté molle, affettée, delicate, artificielle, Montaigne, I, 177.

ÉTYMOLOGIE

Le même mot, sauf l'orthographe, que affaiter ou affecter (voy. ces mots). Il n'y a qu'à parcourir l'historique pour s'en convaincre.