« aplanir », définition dans le dictionnaire Littré

aplanir

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aplanir

(a-pla-nir) v. a.
  • 1Rendre plan ou uni ce qui ne l'était pas. Aplanir un terrain. Aplanir une route.
  • 2 Fig. Phébus a-t-il pour vous aplani le Parnasse ? Boileau, Sat. IX. Et leur osent du crime aplanir le chemin, Racine, Phèd. IV, 6. Vous avez su du trône aplanir le chemin, Voltaire, Mér. I. Vous qui amollissiez devant lui les duretés des cœurs obstinés et qui aplanissiez les hauteurs des esprits superbes, Fléchier, Panég. II, p. 280. Aplanissons les voies de notre conversion, Massillon, Épiph. C'est à nous à aplanir les difficultés qui s'y trouvent, Massillon, Parole. En prenant soin d'aplanir les difficultés, Bossuet, Lett. 159. Il faut de ces périls m'aplanir la sortie, Corneille, Rod. III, 1.
  • 3S'aplanir, v. réfl. Le terrain s'aplanit du côté des montagnes. On promit que toutes les difficultés s'aplaniraient.

HISTORIQUE

XVIe s. L'aspreté de leurs regles est incontinent applanie par l'acoustumance, Montaigne, I, 283. Et s'il avenoit qu'eussions esté repoussez du premier assaut, on continueroit encore de tirer cinq ou six mille coups de canon pour aplanir les bresches, Lanoue, 451. Et ayant la place en peu de jours esté nettoyée et aplanie, Timoleon y feit edifier des salles et auditoires à tenir la justice, Amyot, Timol. 32. Gens de bras pour applanir les chemins, Amyot, Lucul. 49. L'ignorance des fortificateurs de ce temps-là estoit de hausser les contr'escarpes et ne les applanir pas, D'Aubigné, Hist. II, 145. On pique à pointe de marteau les meules de moulin, quand elles sont trop applanies, pour les rendre aspres et raboteuses, Paré, IV, 2.

ÉTYMOLOGIE

À et plan. Le vieux français était aplanier ou aplanoier. Les autres langues romanes font ce verbe de la première conjugaison : provenç. aplanar ; espagn. allanar ; ital. appianare. Pour l'orthographe par un seul p, voyez APAISER.