« armure », définition dans le dictionnaire Littré

armure

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

armure

(ar-mu-r') s. f.
  • 1L'ensemble des armes, et surtout des armes défensives qui couvrent le corps. Armure légère, pesante. Les pièces d'une armure. L'armure que Narbas apporta de ces lieux, Voltaire, Mérope, II, 5. Rien d'humain ne battait sous ton épaisse armure, Lamartine, Bonaparte. L'enfant d'un air enjoué, Ayant un peu secoué Les pièces de son armure [son arc et ses flèches], La Fontaine, l'Amour mouillé.

    Fig. Il n'a plus besoin d'armer cette tête qu'il expose à tant de périls ; Dieu lui est une armure plus assurée ; les coups semblent perdre leur force en l'approchant, Bossuet, Louis de Bourbon.

  • 2En physique, assemblage de lames de fer doux qu'on associe aux aimants naturels, et qui exercent sur eux une réaction capable non-seulement de conserver la vertu magnétique, que le temps affaiblit quand on les abandonne à eux-mêmes, mais encore d'augmenter en eux cette vertu.
  • 3 En termes de marine, la dernière des jumelles qui s'endente sur un mât, une vergue ou un ban pour en compléter les dimensions.
  • 4 Technologie. Toute pièce de fer qui sert à la conservation ou aux usages d'une charpente, d'une machine, etc.

    Petite pièce de fer qui garnit chacun des bouts d'une navette.

  • 5 En termes de chasse, peau très épaisse que les sangliers ont au-dessus et au défaut de l'épaule.

SYNONYME

ARMURE, ARMES. Bien que les armes soient offensives ou défensives et que l'armure ne soit d'ordinaire que défensive, néanmoins ce qui distingue vraiment armes et armure, c'est que, avec armes, on considère chaque arme en particulier, et que, avec armure, on considère l'ensemble, même quand on dit une armure de tête, une armure de cuisse, où il s'agit encore de ce qui arme complétement la tête, la cuisse.

HISTORIQUE

XIIIe s. Et vit lonc de lui reluire l'or et l'asur des armeüres, Chron. de Rains, p. 69. Sire, je presente mei et mes armeüres à vos et à la court, Ass. de Jér. I, 167. Li sires deffent à porter coutel apointé ou aucune armeüre molue, Beaumanoir, XXX, 34. Le chevalier lessa son cheval au roy et s'armeüre, et s'en ala de l'ost, Joinville, 267. C'est nostre divine armeüre, Qui devers Dieu nous asseüre, J. de Meung, Tr. 165. Son escu et s'autre armeüre, Chausces et janbieres bien fetes, Ren. 14583. Li cuens nous doit aidier en la terre de Hainau et en la contée de Flandres à mil armures [soldats armés] de fer, Du Cange, arma.

XIVe s. Querir peccune ou faire armeures, Oresme, Eth. 68.

XVe s. Si entendirent les dessus dits seigneurs à faire armer et appareiller et pourvoir d'armures chacun selon son estat, Froissart, I, I, 265. Ils ne furent, tous comptés, quand ils entrerent en mer à Dourdrech, que trois cents armures de fer, qui firent si hardie entreprise, Froissart, I, I, 22.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. espagn. et ital. armadura ; du latin armatura, de armare (voy. ARMER).

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

ARMURE. Ajoutez :
6Nom général donné aux projectiles d'une nature quelconque dont sont armées les fusées de guerre.
7Sorte de mécanisme dans les métiers à tisser. Nous n'avons pas de métiers à marche Jacquart ; seulement cinquante de nos métiers sont munis chacun d'une armure pour le mouvement des cartons, Enquête, Traité de comm. avec l'Anglet. t. III, p. 248. 1° Les métiers à la Jacquart, qui donnent aux ouvriers un gain de 3 à 4 fr. par jour ; 2° Ceux dits à l'armure, dont les ouvriers sont payés de 2 fr. 50 à 3 fr. 50 par jour, ib. p. 233.
8Étoffe de soie ou de laine qui est façonnée avec une espèce de pointillé. Ses reps [de la Saxe], ses popelines, ses épinglines, ses armures, sont très bien fabriqués, Journal officiel, 21 avril 1876, p. 2834, 2e col. Nous pouvons indiquer encore, comme d'excellents produits, les soieries unies, étoffes pour cols, armures et velours de la maison…, Journal officiel, 19 nov. 1872, p. 7119, 3e col.