« cabas », définition dans le dictionnaire Littré

cabas

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

cabas

(ka-bâ ; l's se lie : un ka-bâ-z élégant) s. m.
  • 1Panier de jonc qui sert ordinairement à mettre des figues. 100 paquets de raisins secs et 200 cabas de figues, Voltaire, Phil. IV, 319.
  • 2Panier aplati, en paille tressée, à l'usage des femmes.

    Grand panier servant à porter différents objets. Ils allaient dans les marchés avec des cabas pour s'offrir à porter les provisions que les bourgeois y achetaient, Lesage, Gusman d'Alf. II, 2. Vive le cabas ! il en est de lui comme des beignets, il faut y revenir quand on en a tâté une fois, Lesage, ib. II, 4. Je repris mon premier métier, j'endossai le cabas et recommençai à servir le bourgeois, Lesage, ib. Ouvre ton cabas, ajouta-t-il. Je l'ouvris, et aussitôt il y jeta trois sacs d'argent qu'il tenait enveloppés dans un coin de son manteau, Lesage, ib.

  • 3 Familièrement. Cabas, vieille voiture à l'ancienne mode. Nous sommes venus dans un méchant cabas.
  • 4 Fig. Je sautai dehors de ce cabas [lit commun] hospitalier, maudissant cordialement les bons usages de nos aïeux, Chateaubriand, Voy. Am. 348.
  • 5Sorte de chapeau de femme dont la passe n'est point relevée.

    Par plaisanterie, vieux chapeau de paille.

HISTORIQUE

XIVe s. Pour avoir rappareillié le cabas d'argent du roi nostre sire, c'est à savoir reffait de neuf les charnieres des deux costés de l'anse d'icelui cabas, De Laborde, Études sur les lettres, I, preuves, n. 216.

XVe s. Atournez-vous, mes dames, autrement, Sanz emprunter tant de haribouras, Ne de querir cheveux estrangement ; Vostre affubler est comme un grant cabas, Deschamps, Poésies mss. f° 325, dans LACURNE. Cabatz rabattu [injure adressée à une femme], Du Cange, cabasius. Prens tes esbas à faire cesser nos debas ; Aussi bien sont ce tes cabas [tripotages] Que de tousjours trouver rancune, Orléans, Rond.

XVIe s. Ils enferment chacun chapon dans un panier ou cabas suspendu en l'aer par des cordes, De Serres, 362. Le bled qui est dans la quaisse, puisé avec un cabas et mis sur la mesure tout doucement, De Serres, 135.

ÉTYMOLOGIE

Rouchi, cabau ; espagn. capazo, capacho ; bas-lat. cabacus, cabacius, cabassio. Origine incertaine. On serait porté à y voir le radical celtique cab (voy. CABANE) avec la désinence latine acius, aceus ; ou peut-être un dérivé de l'adjectif latin capax.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CABAS. - HIST. XVe s. Ajoutez : Ainsi comme on bat le cabas [fait danser l'anse du panier] à ceulx qui ne scevent le prix Du marché…, Deschamps, Miroir de mariage, p. 68.

ÉTYMOLOGIE

Ajoutez : M. Defrémery, Revue crit. 18 déc. 1868, p. 408, a indiqué l'arabe gafas, cage, panier ; cela met à néant les conjectures.