« combustion », définition dans le dictionnaire Littré

combustion

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combustion

(kon-bu-sti-on) s. f.
  • 1État d'un corps qui se dissipe en produisant de la chaleur et de la lumière.

    Action de brûler entièrement. La combustion des morts était en usage chez les anciens.

    Incendie. C'était l'instant où ces flammes furieuses étaient dardées de toutes parts et avec le plus de violence sur le Kremlin ; car le vent, sans doute attiré par cette grande combustion, augmentait à chaque instant d'impétuosité, Ségur, Hist. de Napol. VIII, 6.

  • 2 Terme de chimie. Combinaison de deux ou plusieurs corps qui s'accomplit avec dégagement de calorique et de lumière.

    Combinaison sans dégagement de lumière et avec un dégagement de calorique qui n'est pas apparent. En ce sens, la rouille est le produit de la combustion du fer ; mais on dit plutôt oxydation.

  • 3 Fig. Désordre et effervescence. Frédégonde avait mis toute la France en combustion, Bossuet, Hist. I, 11. Étrange succès d'une dispute qui avait mis en combustion tout l'univers, Montesquieu, Rom. 15. Cette maxime en fit tant naître [de calomnies] en peu de jours et tant de médisances et tant de faux rapports que cela mit toute la cour en combustion, Pascal, Prov. 15. Les soldats grecs que le roi avait disposés par colonies autour de Bactres, entrèrent en combustion les uns contre les autres, Vaugelas, Q. C. 526. Quoi qu'il en soit, cet altercas Mit en combustion la salle et la cuisine, La Fontaine, Fabl. XII, 8. C'est là une doctrine capable de bouleverser tout le monde et de mettre l'univers en combustion, Perrot D'Ablancourt, Lucien, dans LEROUX, Dict. comique. Il fait plus de bruit que quatre autres et met tout en combustion, La Bruyère, XII. Jean Jacques, que vous avez si bien réfuté, met tout en combustion dans sa petite république, Voltaire, Lett. de Bordes, 4 janv. 1765.

HISTORIQUE

XIVe s. À Hais [il] ne trova riens fors que destruction Des gens murtris à glaive et grant combustion, Girart de Ross. V. 4339.

XVIe s. Les consulz, voyans le peuple mutiné accourir de toutes parts en la place, eurent peur que toute la ville n'en tumbast en combustion, Amyot, Cor. 24. Il conseilla à Ciceron, lequel estoit desja poursuivy par Clodius, qu'il n'entrast point en combustion avec luy, Amyot, C. d'Utiq. 46. Il m'interrogua comme on traitoit les coups d'harquebuse et les combustions faites par la poudre à canon, Paré, IX, 1er disc. Es combustions les doigts se joignent ensemble, Paré, XII, 6. Avoir mis toute la France en trouble et en combustion, Condé, Mémoires, p. 658. Elles [les femmes] preuvent plus tost par là qu'elles ne les aiment que morts [leurs maris] ; la vie est pleine de combustion ; le trespas d'amour et de courtoisie, Montaigne, III, 177. Si faut-il qu'ils [les habitants de Nismes] avisent qu'il y a des menées secrettes pour les disjoindre et mettre en combustion avec ceux de Montpellier, Froumenteau, Finances, IIIe liv. p. 172.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. combustio ; espagn. combustion ; ital. combustione ; du latin combustionem (voy. COMBURANT).