« confire », définition dans le dictionnaire Littré

confire

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

confire

(kon-fi-r'), je confis, tu confis, il confit, nous confisons, vous confisez, ils confisent ; je confisais ; je confis, nous confîmes ; je confirai ; je confirais ; confis, confisons ; que je confise, que nous confisions ; que je confisse ; confisant ; confit v. a.
  • 1Anciennement, préparer par assaisonnement, achever par maturation.
  • 2Aujourd'hui, mettre des fruits, des fleurs, des légumes dans un liquide qui les pénètre et s'y incorpore ou quelquefois se dessèche avec eux, et, dans tous les cas, les conserve. Confire des abricots, des coings, des petits pois. Le premier massepain pour eux, je crois, se fit, Et le premier citron à Rouen fut confit, Boileau, Sat. X.

    Terme de tanneur. Tremper dans l'eau sure, appelée confit, les peaux qui doivent être chamoisées.

  • 3Se confire, v. réfl. Être confit. Cela se confit de cette façon.

HISTORIQUE

XIIIe s. Le meilleur bevrage que il aient et le plus fort, c'est de lait de jument confist en herbes, Joinville, 264.

XIVe s. Tel jugement font ceulx qui espreuvent les vins et qui assaveurent et confisent les salses et les potages, Oresme, Eth. 94.

XVe s. Aucunes gens qui bien peu sentent, Nourriz en simplesse et confiz, Contre le vouloir Dieu actentent, Par ignorance desconfiz, Orléans, Bal. 102. Après ensuit automne, que le fruit se meure et confite, et adont est en saison et temps de cueillir et en user prouffitablement, Christine de Pisan, Charles V, I, ch. 12.

XVIe s. En vray amour et science conficts, Marot, I, 256. Par tes escrits tu me donnois ton cœur : ô don confict en mauvaise liqueur ! Marot, I, 363. Du coriandre confict, Montaigne, I, 237. Ainsi se remplit le monde, et se confit en fadese et en mensonge, Montaigne, II, 284. L'essence des femmes est si confite en souspeçon, en vanité et en curiosité, que…, Montaigne, III, 349. Le but où il vise, est de tousjours inventer, apprester et confire quelque jeu, quelque faict, et quelque parole à plaisir et pour donner plaisir, Amyot, Comm. disc. le flatt. 20. Plusieurs racines, herbes, fleurs et fruits, y a-t-il propres à confir, De Serres, 843.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. confir, cofir ; espagn. confitar ; portug. confeitar ; ital. confettare. Le français et le provençal viennent du latin conficere, achever, digérer, de cum, et facere, faire ; l'espagn. le port. et l'italien viennent d'un dérivé confectare ; une forme pareille a existé aussi dans l'ancien français, voyez l'exemple de Christine de Pisan.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

CONFIRE. - ÉTYM. Ajoutez : Bas-lat. confectas in oleo, dans un texte du VIe siècle, voy. Rev. crit. 28 mai 1868, p. 347.