« confiner », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
confiner
- 1 V. n. Toucher aux confins, aux limites.
Damas qui confinait aux deux royaumes
, Bossuet, Hist. I, 8.Leurs terres peuvent confiner à la vigne de Naboth
, Rousseau, Ém. V.Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
Condillac l'a fait actif en ce sens : Dans les forêts qui confinent la Lithuanie et la Russie, Conn. hum. IV, 2.
- 2 V. a. Confiner un héritage se disait autrefois, dans la langue du droit, pour borner.
- 3Reléguer quelqu'un dans un certain lieu. On l'a confiné dans une île, dans un monastère.
Vous me confinez parmi les bêtes sauvages qu'on ne peut apprivoiser
, Vaugelas, Q. C. liv. III, ch. 1.Fig.
Ravalant la vertu, la confine en misère
, Régnier, Sat. II.Je plains tout être faible, aveugle en sa manie. Qui dans un seul objet confina son génie
, Voltaire, Épît. L. - 4Se confiner, v. réfl. Se retirer dans un lieu écarté pour y vivre dans la retraite. Se confiner au fond d'une province.
Là Fédéric alla se confiner
, La Fontaine, Faucon.Il se va confiner aux lieux les plus cachés
, La Fontaine, Fabl. I, 11.Au bout de l'univers va, cours te confiner
, Racine, Bérén. IV, 4.Quoique je me sois confiné au pied des Alpes, entre la Savoie et la Suisse
, Voltaire, Lett. de Vaines, 18 mars 1775.
HISTORIQUE
XVe s. Aucuns Allemans qui confinent tant en Savoye que en Bourgongne [qui sont limitrophes]
, Commines, II, 5. Et par soupçon seulement [les rois] confinent souvent des gens
, Commines, VII, 15.
XVIe s. En un bois, là je me confine
, Marot, III, 39. Ils furent contraints de soy retirer au dedans de leurs Alpes, sans plus courir les Marches de l'Italie qui leur confine
, Amyot, Fab. 4. Il appelle les extremes confins le territoire qui est à l'entour de Delium, pource que là confine le Boeoce avec le païs de l'Attique
, Amyot, Lysand. 56. Ilz le menerent, non en la cour du roy, mais en la Cherronese de Syrie, là où il fut confiné
, Amyot, Démétr. 72. L'on eust irremissiblement peché de confiner avecques ung mary fascheux et incompatible une telle damoiselle
, Carloix, III, 7.
ÉTYMOLOGIE
Voy. CONFINS ; provenç. et espagn. confinar ; ital. confinare.