« cuver », définition dans le dictionnaire Littré

cuver

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cuver

(ku-vé) v. n.
  • 1Séjourner dans la cuve, en parlant de la vendange. Lorsqu'on laisse cuver les vins nouveaux sous la râpe…, Descartes, Méth. 5. Elle prépare un vin sec en l'empêchant de cuver, Rousseau, Hél. V, 7.

    Fig. Là les vapeurs du vin nouveau Cuvèrent à loisir, La Fontaine, Fabl. III, 7.

  • 2 V. a. Fig. et familièrement. Cuver son vin, dissiper son ivresse en dormant. Sitôt que leur vin fut cuvé, Et que le soleil fut levé, Scarron, Virg. trav. dans LEROUX, Dict. comique. Sogdien, de concert avec Pharnacias, un des eunuques de Xerxès, vint un jour surprendre le nouveau roi, qui, après s'être enivré un jour de fête, s'était retiré dans sa chambre pour y cuver son vin, Rollin, Hist. anc. Œuvres, t. III, p. 567, dans POUGENS. Peins-nous ses feux [de Tibère] qu'en secret tu redoutes, Quand sur ton sein il cuve son nectar, Béranger, Octavie.

    Fig. Se calmer, revenir à la raison. Surville, ayant cuvé son vin, mit en usage tout ce qu'il put pour satisfaire la Barre, Saint-Simon, 150, 191. Memnon cuve un peu son vin et il envoie chercher de l'argent, Voltaire, Memnon.

    On dit dans le même sens cuver sa colère. On le laissa cuver sa colère.

  • 3Mêler plusieurs sortes de vins.

HISTORIQUE

XVIe s. Les vins moins sujets à corruption, sont ceux qui le moins auront cuvé, De Serres, 227. Et, puisqu'il me fault faire la honte toute entiere, il n'y a pas un mois qu'on me surprint ignorant de quoy le levain servoit à faire du pain, et que c'estoit que faire cuver du vin, Montaigne, III, 59.

ÉTYMOLOGIE

Cuve ; Berry, cuber.