« dévouer », définition dans le dictionnaire Littré

dévouer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

dévouer

(dé-vou-é) v. a.
  • 1Consacrer par un vœu. Sénatus-consulte par lequel on dévouait aux Dieux infernaux quiconque passerait le Rubicon, Montesquieu, Rom. 11. Je dévoue à l'exil ta tête criminelle, Delavigne, Paria, IV, 6.

    Par imprécation. Dévouer quelqu'un à la haine, à l'exécration publique, appeler sur lui la haine, l'exécration.

    Dévouer sa tête, s'exposer résolûment aux menaces, aux périls. Pendant cinq ans il dévoua sa tête aux fureurs civiles, Bossuet, le Tellier. Ce moment vous dévoue à leur haine fatale, Voltaire, Oreste, III, 2. À vos persécuteurs j'ai dévoué ma tête, Lemercier, Frédég. et Bruneh. IV, 3.

    Immoler en sacrifice. Un loup quelque peu clerc prouva par sa harangue Qu'il fallait dévouer ce maudit animal, Ce pelé, ce ga leux, d'où venait tout le mal, La Fontaine, Fabl. VII, 1.

  • 2 Par extension, consacrer au service de… pa. zèle, amour ou un motif quelconque. Vous lui dévouez vos personnes, et lui il se livre tout entier à vous, Bourdaloue, Exhort. Renouvel. des vœux, t. I, p. 251.
  • 3Se dévouer, v. réfl. Se consacrer par un vœu. Se dévouer à la vie monastique. Je me dévoue à ces dieux immortels, Racine, Brit. V, 8.

    Fig. Lâche qui se dévoue aux amours de Tullie, Voltaire, Catil. II, 1.

    Se sacrifier par humanité, par patriotisme, par un motif quelconque. Codrus se dévoua à la mort pour le salut de son peuple, Bossuet, Hist. I, 5. [Elle] Me vit, en reprenant cette place rendue, à mille coups mortels contre eux me dévouer, Racine, Mithr. I, 1. Achille fait ranger autour de votre fille Tous ses amis pour lui prêts à se dévouer, Racine, Iphig. V, 5. Il se dévoua pour son peuple dans une bataille, Fénelon, Tél. XI.

ÉTYMOLOGIE

Dé… préfixe, et vouer.