« enferrer », définition dans le dictionnaire Littré

enferrer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

enferrer

(an-fè-ré) v. a.
  • 1Enfoncer le fer d'une arme dans le corps de quelqu'un. Enferrer son adversaire.
  • 2Placer les coins de fer dans les joints des blocs d'ardoise.
  • 3S'enferrer, v. réfl. Se percer de l'épée de son adversaire. Il s'est enferré lui-même. Ils se sont enferrés l'un l'autre. Quand elle s'enferrerait d'elle-même par désespoir, en voyant son frère l'épée à la main, Corneille, Ex. d'Hor.

    Fig. S'embrouiller, se prendre à ses propres paroles, à ses propres piéges, se compromettre. Courage, s'il se peut enferrer tout de bon, Nous nous ôtons du pied une fâcheuse épine, Molière, l'Ét. III, 2. Laval se garda bien de s'enferrer dans aucune particularité d'occasion ou de date, Saint-Simon, 463, 29. Il vaut mieux, interrompit Pompée en s'enferrant de lui-même, faire transporter ici vos coffres, Lesage, Guzm. d'Alfar. IV, 1. Je me suis enferré de dépit, Beaumarchais, Barbier, III, 2.

HISTORIQUE

XIIIe s. Qui lor veïst d'une part et d'autre haubiers roller, glaives enfierer [garnir de fer les lances], pourpoins et cuiries [cuirasses] et escus enarmer, Chr. de R. p. 76.

XIVe s. Il disoit aux Englois : alez-moi escoutant ; Si tost que vous irez les François enferrant, Et qu'il seront poussé puissamment en boutant, Guesclin. 12349.

XVe s. Là fut le connestable de France enclos et pris de eux, et tiré en une chambre et enferré [enchaîné] de trois paires de fers, Froissart, II, III, 63.

XVIe s. Avecques telz dardz, on premier coup il enferra le physetere sur le front, Rabelais, Pant. IV, 36. Il s'en fallut bien peu qu'il ne s'enferrast en ces pauz [pieux] fichés, Amyot, Pompée, 89. Bien aviser de vous garder d'estre enferré, en contractant inconsiderement avec un mauvais vendeur, De Serres, 9. Aussi estant enyvré de cette intention violente, on s'embarrasse, on s'enferre…, Charron, Sagesse, II, 2.

ÉTYMOLOGIE

En 1, et fer.