« entendement », définition dans le dictionnaire Littré

entendement

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entendement

(an-tan-de-man) s. m.
  • 1L'esprit considéré en tant qu'il conçoit. Notre imagination ni nos sens ne nous sauraient jamais assurer d'aucune chose si notre entendement n'y intervient, Descartes, Méth. IV, 6. L'entendement est la lumière que Dieu nous a donnée pour nous conduire, Bossuet, Connaiss. I, 7. Une certaine vertu qui captive les entendements, Bossuet, Panég. de saint Paul. J'appelle la faculté ou la capacité qu'a l'âme de recevoir différentes idées et différentes modifications, entendement, Malebranche, Recherche, I, I, 1. C'est moins dans l'entendement que dans la volonté et les penchants secrets qu'il faut chercher la source de nos peines, Diderot, Opinions des anc. phil. (Thomasius) Comme l'oreille entend les sons, l'âme entend les idées, et on dit l'entendement de l'âme, Condillac, Gramm. Précis des leç. prélim. art. 2. L'entendement n'est que la collection ou la combinaison des opérations de l'âme, Condillac, Connaiss. hum. section 2e, ch. 8.
  • 2Bon esprit, jugement, sens. C'est un homme d'entendement. Il faut avoir perdu l'entendement pour se comporter ainsi. Mon entendement Ne peut s'imaginer quelle amour te dispose A nous favoriser, Malherbe, I, 1. L'oiseau chasseur lui dit [au chapon] : ton peu d'entendement Me rend tout étonné ; vous n'êtes que racaille, La Fontaine, Fabl. VIII, 21.

HISTORIQUE

XIIe s. Cant [quand] par l'avenement del Saint Espir vient el corage de chascun de nos [nous] savoirs et entendemenz, conselz et force, science et pieteiz, Job, p. 495. Dune à mei entendement, que je sace les tuens testimonies [tes témoignages], Liber psalm. p. 193.

XIIIe s. Por ce, vous autre ome, ne voulliez mie estre fait si comme chevaus et muls à cui entendemenz n'est mie, Psautier, f° 39. Bien doit estre amés et prisiés Valès [jeune-homme] de noble entendement, Quand il en use sagement, la Rose, 8369. Et por fere plus cler entendement en cest cas, et por monstrer le peril qui est en manecier, noz recorderons un jugement que…, Beaumanoir, XXXIX, 13. Toutes les fois que paroles sont dites, lesqueles paroles ont plusors entendemens, on doit penre le meillor entendement por celi qui le [la] parole dist, Beaumanoir, XII, 43.

XIVe s. Chascun qui est raisonnable et a bon entendement, Oresme, Eth. 48. La plus noble chose qui soit en nous et en laquelle nous passons les bestes, c'est en entendement et en raison, Oresme, ib. 9.

XVe s. Et estoit grand pitié à gens d'entendement de veoir les choses en l'estat qu'elles estoient, Juvénal Des Ursins, Charles VI, 1417. Et luy avoit Dieu troublé le sens et l'entendement, Commines, IV, 2. Le temps qu'il [Louis XI] reposoit, son entendement travailloit, Commines, VI, 13.

XVIe s. Ils sont adextres d'entendement et merveilleusement prompts et diligents, Paré, Introd. 6.

ÉTYMOLOGIE

Entendre ; provenç. entendemen ; catal. entendiment ; espagn. entendimiento ; ital. intendimento.