« exalter », définition dans le dictionnaire Littré
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exalter
- 1Élever très haut, louer, vanter beaucoup. Exalter le mérite d'une action.
Ils exaltaient la taille et la valeur des Allemands
, Perrot D'Ablancourt, César, liv. I, dans RICHELET.Pour sauver du mépris ma constance abattue, Je ne puis exalter l'ennemi qui me tue
, Rotrou, Herc. mour. III, 3.Ce n'est pas… Qu'aisément je ne pusse, en quelque ode insipide, T'exalter aux dépens et de Mars et d'Alcide
, Boileau, Épît. I.Oui, l'honneur, Valincourt, est chéri dans le monde ; Chacun pour l'exalter en paroles abonde
, Boileau, Sat. X.On l'exalte partout, on l'admire, on l'encense
, Delavigne, Paria, II, 2. - 2Rendre plus actif. Exalter les propriétés d'un médicament. Exalter les fonctions du foie.
Fig.
Ce conquérant imposteur exalta, si l'on peut s'exprimer ainsi, par ses dogmes sanguinaires la férocité naturelle de ces peuples
, Raynal, Hist. phil. v, 1.Contrarier ouvertement les grands sentiments est un moyen sûr de les rendre opiniâtres et de les exalter
, Genlis, Mlle de Lafayette, p. 153, dans POUGENS. - 3Ancien terme de chimie. Redoubler la vertu d'une substance en la purifiant. Exalter de l'antimoine.
- 4Élever l'esprit au-dessus de son état ordinaire. Le récit de ces grandes actions l'exaltait.
Absolument.
Alors, s'exaltant pour exalter : Eh quoi ! c'est vous, ajoute-t-il, que cette pensée n'enflamme point ?
Ségur, Hist. de Nap. VIII, 9.Terme de piété. Exalter son âme, prendre des sentiments d'orgueil.
Si je n'ai pas eu d'humbles sentiments et que j'aie exalté mon âme
, Bossuet, Mar. Thér. - 5Jeter dans une sorte de transport, de délire. Des méditations prolongées lui ont exalté l'esprit.
- 6S'exalter, v. réfl. Être élevé, loué.
Si ta gloire peut s'exalter Par l'effet où j'ose prétendre, Permets qu'en ton saint nom je puisse exécuter Ce que tu me vois entreprendre
, Corneille, Imit. III, 15.Prendre de l'exaltation. Il s'exaltait en racontant ce haut fait.
Se louer, se vanter réciproquement. Dans la camaraderie on s'exalte les uns les autres.
HISTORIQUE
XVIe s. Puis je sens bien ma plume trop ruralle Pour exalter sa maison liberalle
, Marot, II, 22. Il est besoin de monstrer ici brievement, comment et par quels moyens il [le pape] s'est exalté desja dès longtemps pour entreprendre quelque jurisdiction sur les autres Eglises
, Calvin, Instit. 899.
ÉTYMOLOGIE
Provenç. exaltar ; lat. exaltare, hausser, de ex, et altus, haut.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
EXALTER. Ajoutez : - REM. Chateaubriand a employé exalter au sens propre de hausser, exhausser : Des espèces de roues alignées sur lesquelles s'exalte le reste de l'édifice,
† Mém. d'outre-tombe (éd. de Bruxelles), t. VI, Architecture vénitienne, Antonio, etc. Cela n'est pas à recommander ; et la locution toute spéciale d'exaltation de la croix ne suffit pas pour autoriser Chateaubriand, parce que le mot est tout crûment traduit du latin.