« froment », définition dans le dictionnaire Littré

froment

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

froment

(fro-man) s. m.
  • 1La meilleure espèce de blé, dite aussi froment cultivé. Du blé-froment. Terre à froment. Ou bien lorsque Cérès de froment se couronne, Régnier, Sat. X. [De vastes contrées] fournissent un riz dont la culture est beaucoup plus aisée que celle du froment et qui le fait négliger, Voltaire, Dict. phil. Arbre à pain.
  • 2Le grain du froment. Un hectolitre de froment.

    Farine de froment, farine qui, à raison du gluten qu'elle contient, est la plus propre à faire du pain.

  • 3Le froment-locar, ou froment locular, froment monocoque de certains auteurs, appelé parfois petit épeautre. L'épeautre proprement dit est le froment épeautre, regardé à tort comme une variété du froment cultivé, Legoarant

    Froment amidonnier, celui avec lequel on fabrique la semoule.

    Froment de saison, blé d'automne, par opposition au blé de mars.

    Froment d'Espagne, d'Inde, de Turquie, le maïs.

    Faux froment, un des noms vulgaires de l'avoine élevée (graminées), dite aussi fromental.

  • 4Dans le langage mystique, le froment des élus, ce qu'il y a de plus saint dans la doctrine. Une attention scrupuleuse sur tous les devoirs de la religion, où tout lui paraissait grand ; une sainte avidité pour le froment des élus, Massillon, Or. fun. Madame.

    Le froment des élus, se dit aussi des âmes les plus pures, les plus saintes. Galérius rassemble de toutes les parties du monde, dans les prisons, les chrétiens les plus illustres ; froment des élus, récolte divine qui doit enrichir le bon pasteur, Chateaubriand, Martyrs, XIX.

  • 5 Terme d'alchimie. Grain de froment des philosophes, le mercure.

HISTORIQUE

XIIIe s. Tout frommant, tout blé, tout orge, Liv. des mét. 313. Uns hons se dit à un autre qu'il est deceuz par sa tricherie an ce qu'il se fioit en lui, d'un arpent qu'il acheta qu'il n'avoit pas veu, et li fist entendant qu'il estoit de fromentes, et il estoit de roiges [seigle], dont la chose vaut moins, Liv. de just. 116.

XIVe s. Mais vont tousjours, sanz contrester, Querre meilleur pain que froment, J. Bruyant, dans Ménagier, t. II, p. 21.

XVe s. Je voy d'amour requerir largement Amans, amans qui ne l'ont desservi [mérité], Et à autres voy cueillir le frument Qu'ils n'ont semé, labouré ne nourri, Deschamps, Poésies mss. f° 277. Quant amours a à mon cueur addressé bon et bel, preux, hardy et plain de chevalerie, leal et certain envers moy, nul ne m'en sçauroit faire partir ; car fol est qui quiert meilleur pain que du frument, Perceforest, t. VI, f° 72.

XVIe s. Il ordonna que l'on baillast de l'orge au lieu de froment aux bandes qui avoient tourné le dos les premieres, Amyot, Marcell. 43. L'huile de fourment extraite sur une enclume avec une pelle toute rouge, Paré, XXII, 15. Le nom de froment, venu directement du latin, est un peu plus particulier [que bled], comprennant neantmoins toutes sortes de grains à faire pain pour la nourriture des hommes, qui sont ceux qu'aujourd'hui nous appellons, fromens, espeautres, segles, orges, millets et avoines. En plusieurs endroits de ce roiaume, par le bled, est entendu le pur froment. Le froment rouge est celui duquel presque par tout ce roiaume, l'on se sert le plus, appellé en plusieurs endroits le rousset à cause de la couleur de sa barbe qui est rousse, etc. De Serres, 106. Avec le van on netoye le froment, et vice avec supplice et chastiment, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 74.

ÉTYMOLOGIE

Berry, froument ; wallon, froumint ; provenç. fromen ; espagn. frumento ; ital. frumento, formento ; du latin frumentum, contraction de frugimentum, et se rattachant à fruges, fruor.