« fumeux », définition dans le dictionnaire Littré

fumeux

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

fumeux, euse

(fu-meû, meû-z') adj.
  • 1Qui exhale, qui répand de la fumée. Est-ce un ameublement de reine que cette lampe fumeuse ? la Tour de Nesle, dans LEGOARANT.
  • 2 Fig. Qui envoie des fumées, des vapeurs à la tête. Que de descriptions montent en mon cerveau, Ainsi que les vapeurs d'un fumeux vin nouveau ! Desmarets, Visionnaires, I, 3. La main du Seigneur vous a fait boire la coupe de sa colère ; elle est remplie d'un breuvage qu'il veut faire boire aux pécheurs, mais d'un breuvage fumeux comme d'un vin nouveau qui leur monte à la tête et qui les enivre, Bossuet, Sermons, Nécessité de travailler à son salut, 1. Leur sang chaud et bouillant [des jeunes gens] est semblable, en quelque sorte, à ce vin fumeux et plein d'esprits qui les rend toujours ardents, toujours animés dans la poursuite de leurs entreprises, Bossuet, 2e sermon, Visitation, 1.

    Par extension. Le pédant tout fumeux de vin et de doctrine, Régnier, Sat. X.

HISTORIQUE

XIIIe s. Tant qu'il vit loinz une maisun Fumose e de tro grant façun, Marie de France, Purgatoire, 1101.

XIVe s. Le pomon trait du cuer les superfluités fumeuses du cuer, et les met hors o [avec] l'alainement, H. de Mondeville, f° 24, verso. [Substances qui] ont une proprieté fumeuse qui nuist à la teste, Lanfranc, f° 15, verso. Celui qui deffaut en la matiere de magnanimité, il est appelé pusillanime, et celui qui superhabunde est appellé fumeux et presumptueux, Oresme, Eth. 125.

XVe s. Jcelle Guillemete, qui estoit femme testue et fumeuse… et quant lui montoit en sa fumée…, Du Cange, fumus.

XVIe s. Par trop boire du vin pur et fumeux, Paré, VI, 6. Le feu allumé en bois verd se monstre, du commencement, petit, languide et fumeux, Paré, XX, 25. Ce breuvage a le goust un peu picquant, nullement fumeux, salutaire à l'estomach, Montaigne, I, 237. Je veulx [pour mourir] estre logé en lieu qui me soit bien particulier, sans bruit, non sale, ou fumeux, ou estouffé, Montaigne, t. IV, p. 120.

ÉTYMOLOGIE

Prov. fumos ; esp. et ital. fumoso ; du latin fumosus (voy. FUMER 1).