« germain », définition dans le dictionnaire Littré

germain

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

germain, aine [1]

(jèr-min, mè-n') s. m. et f.
  • 1 Terme de jurisprudence. Il se dit des frères et sœurs nés d'un même père et d'une même mère, par opposition à ceux qui sont nés seulement de l'un ou de l'autre. Les germains, les consanguins et les utérins. Comme l'assure M. Jurieu, les mariages pouvaient se faire entre les germains, Bossuet, Var. 4e avert. § 5.

    Il s'est dit autrefois dans le langage général pour frère, sœur. Les gens de Cornélie, entre qui vos Romains Ont déjà reconnu des frères, des germains, Corneille, Pomp. IV, 1. Corneille, que ta verve a des charmes puissants ! Ses yeux [de Clarice, personnage de la Veuve] remplis d'amour, ses discours innocents, Joints à sa majesté plus divine qu'humaine, Paraissent au théâtre avec tant de splendeur Que Mélite, admirant cette belle germaine, Confesse qu'elle doit hommage à sa grandeur, Guérente, à M. Corneille, sur sa Clarice. Aujourd'hui, s'il se peut, voir l'épée à la main Celui qu'on sait avoir tué votre germain, Scarron, Jodelet ou le Maître valet, IV, 5.

    Fig. La politique, l'intrigue, volontiers ; mais, comme je les crois un peu germaines, en fasse qui voudra, Beaumarchais, Mar. de Figaro, III, 5.

    Adj. Frères germains. Sœurs germaines.

  • 2 Adj. Cousins germains, se dit des enfants issus des deux frères, des deux sœurs, ou du frère et de la sœur. Elle est cousine germaine de M. de Louvois, Sévigné, 4.

    Fig. Du bon temps… Que le vrai du propos [des dires, des paroles] était cousin germain, Régnier, Sat. XI.

    Cousins issus de germain (germain écrit sans s), les enfants issus de deux cousins germains. Je ne suis pas généalogiste ; mais, si ces prêcheurs disent vrai, nous sommes tous cousins issus de germain, Voltaire, Candide, 19.

    Cousin remué de germain, se disait autrefois pour cousin issu de germain.

    Substantivement. Il a le germain sur moi, il est cousin germain de mon père ou de ma mère.

HISTORIQUE

XIIIe s. Noz volons que tuit sacent que guerre ne se pot fere entre deus freres germains engenrés d'un pere et d'une mere, Beaumanoir, LIX, 1. Je trouvai une petite nef que madame de Baruch, qui estoit cousinne germainne le conte de Monbeliart et la nostre, m'avoit donnée, Joinville, 214.

XVe s. Et avoit à femme la sœur germaine dudit roy Philippe…, Froissart, I, I, 54.

XVIe s. Qualité germaine à cette cy, Montaigne, I, 17. Ce cas est germain à celuy de M. de Guise, Montaigne, I, 343.

ÉTYMOLOGIE

Prov. german, girman ; cat. germá ; esp. hermano ; ital. germano ; du lat. germanus, frère, qui est de même radical que germen, germe.