« humainement », définition dans le dictionnaire Littré

humainement

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humainement

(u-mè-ne-man) adv.
  • 1Comme un homme, comme il convient à un homme. À la table s'asseoir, manger humainement, Régnier, Sat. VI. Il me semble qu'un roi qui s'entretient avec son capitaine des gardes parle un peu plus humainement et ne prend guère ce ton de démoniaque, Molière, Impr. de Versailles, 1.
  • 2Suivant la portée, la capacité, le pouvoir de l'homme. Je vous parle humainement, à cause de la faiblesse de votre chair, Sacy, Bible, St Paul, Épit. aux Rom. VI, 19. Les parents [de la jeune fille] firent humainement ce qu'ils purent pour lui ôter cette idée de l'esprit [d'épouser Cratès], Fénelon, Cratès. N'est-ce pas penser trop humainement d'un Dieu qu'on nous fait si grand ? Massillon, Carême, Avenir.

    Humainement parlant, en se conformant aux idées communes, reçues. Pour parler plus humainement et plus intelligiblement, il était entre cinq et six, Scarron, Rom. com. I, 1.

    Humainement parlant, en parlant suivant l'ordre de la nature, par opposition à surnaturellement. En parlant même humainement, nous ne pouvons périr, Pascal, Prov. 3. Dans un climat si sec et si égal [l'Égypte], ce qui a subsisté quarante siècles en peut subsister cent, humainement parlant, Voltaire, Lois de Minos, Notes.

  • 3Avec humanité, avec bonté. Alexandre traita humainement les Milésiens et vendit ce qu'il y trouva d'étrangers, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. VI, p. 206, dans POUGENS.

    Ironiquement. Alberoni lui écrivit humainement que les soldats sont faits pour mourir quand cela convient, Duclos, Mém. rég. Œuv. t. V, p. 336, dans POUGENS.

HISTORIQUE

XVIe s. Humainement [doucement], Amyot, Pyrrh. 77. Qu'il se veoid plus souvent cette faulte, que les theologiens escrivent trop humainement, que cette aultre, que les humanistes escrivent trop peu theologalement, Montaigne, I, 401.

ÉTYMOLOGIE

Humaine, et le suffixe ment ; wallon, umainnmain.