« los », définition dans le dictionnaire Littré

los

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

los

(lô ; l's se lie : lô-z aux dames) s. m.
  • Vieux mot qui signifie louange. Qui leurs vers à ton los ne peuvent égaler, Régnier, Sat. I. La liberté, les bois, suivre leur appétit, C'était leurs délices suprêmes : Tous renonçaient au los des belles actions, La Fontaine, Fabl. XII, 1. Vendôme, consentez au los que j'en attends [de mes vers] ; Faites-moi triompher de l'envie et du temps, La Fontaine, Phil. et Baucis. Puisse le tout, ô charmante Philis [Champmeslé], Aller si loin que votre los franchisse La nuit des temps…, La Fontaine, Belph. La vérité est que j'en dis mon avis sur la visite qu'il m'avait forcé de faire et du los que j'en recevais, Saint-Simon, 226, 31. Ô Catinat, quelle voix enrhumée De te chanter ose usurper l'emploi ? Mieux te vaudrait perdre ta renommée, Que los cueillir de si chétif aloi, Rousseau J.-B. Épigr. I, 28. Los aux dames ! Au roi los ! Vois les flammes Du champ clos, Hugo, Ball. 12.

HISTORIQUE

XIe s. En douce France en perdreie mon los, Ch. de Rol. LXXXI.

XIIe s. Hui perdra Charles de son los grant person [portion], Ronc. 59. E sacrefierent sacrefiement de salu e de louz, Machab. I, 4. Mais se je ai le los [approbation] de mes con seilleors, Saxons, XXVII. Et quant m'aurez mortelment deguerpi [abandonné], Jà n'i croistra vos los ne vos honors, Couci, VII.

XIIIe s. Et là [en la terre sainte] doit on faire chevalerie, Où on conquiert paradis et honor Et prix et los et l'amour de s'amie, Quesnes, Romanc. p. 93. Hom puet or paradis avoir Ligierement [aisément] ; Diex en ait loux ! Asseiz plus, ce poeiz savoir, L'acheta sainz Pierre et sainz Poulz [Paul], Rutebeuf, 127. Si aurés mès partout le los, Que vous estes lasches et mos [mou], Et que vous creés jangleors, la Rose, 3719.

XVe s. Ne jamais ne luy semble que il ait assez faict, quelque bien que il face, pour avoir acquis los de vaillance et prouesse, Bouciq. I, 14.

XVIe s. Le plus grand los que l'on done aux Gracques, Amyot, les Gracques et Agis et Cléom. 1. Tel a bon los qui l'a à tort ; tel l'a mauvais qui n'en peut mais, Cotgrave Ou, si voulez, à payer ce sera Quand vostre los et renom cessera, Marot, Ép. au roy.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. laus, lau ; anc. espagn. laude ; ital. laude, lode ; du lat. laus, laudis, louange. D'après Corssen, laudis offre le radical clut, qui est dans in-clut-us, et qui se rattache au sanscrit çru, entendre ; le c serait tombé.