« mensonger », définition dans le dictionnaire Littré

mensonger

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

mensonger, ère

(man-son-jé, jè-r') adj.
  • 1Qui renferme ou qui fait naître le mensonge, en parlant des choses. Outre la vanité de son art mensonger [l'astrologie], La Fontaine, Fabl. II, 13. Détourne, roi puissant, détourne tes oreilles De tout conseil barbare et mensonger, Racine, Esth. III, 3. Je l'ai vu ; ce n'est point une erreur passagère Qu'enfante du sommeil la vapeur mensongère, Voltaire, Sémir. I, 5. Loin de nous la fable des enfers et de l'Élysée, et tous ces récits mensongers dont la superstition effraie les méchants, Diderot, Opin. des anc. philos. (épicurisme).
  • 2Se dit, bien que rarement, des personnes qui mentent. Tous sectateurs de prêtres mensongers, Rousseau J.-B. Allég. liv. I.

REMARQUE

La Bruyère met mensonger au nombre des mots qu'il regrette ; c'est une preuve que de son temps il était vieux. Il a repris faveur.

HISTORIQUE

XIIe s. Chesquuns huem est mençungiers, Liber psalm. p. 178.

XIIIe s. Bien savoient cele parole Qui n'est mençongiere ne fole : Qu'onques amor et seignorie Ne s'entrefirent compaignie, la Rose, 8488.

XIVe s. Ces deux os petreus sont dis mençongniers, car leur jointures sont mençongnieres en ce qu'il ne sont pas jointes [sic] com autres, mes aussi com en maniere d'apoiemens, H. de Mondeville, f° 14.

XVe s. Verité dy, et si suis mensongier, Orléans, Ball. 109.

XVIe s. De moi n'aura mensonger ne buveur Bien ne faveur, Marot, IV, 308. Afin qu'il [l'homme] ne t'accuse [toi Dieu], et que tu ne sois trouvé mensonger, Calvin, Instit. 957. Pour convaincre sa vanterie de vanité mensongere, Amyot, Lyc. 9. Dieux, que vous estes mensongere, Maudit soit qui plus vous croira, Desportes, Villanelle.

ÉTYMOLOGIE

Mensonge ; provenç. mensongier, messongier ; ital. menzognero.