« mule.2 », définition dans le dictionnaire Littré

mule

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

mule [2]

(mu-l') s. f.
  • Produit femelle de l'accouplement de l'âne et de la jument, ou du cheval et de l'ânesse. Il est plus difficile à ferrer qu'une mule, Th. Corneille, D. Bertr. de Cigarral, I, 2. La mule produit quelquefois, surtout dans les pays chauds, Buffon, Quadrup. t. XII, p. 202.

    Il n'a ni cheval ni mule, se dit d'un homme qui n'a pas d'équipage.

    Il est quinteux comme la mule du pape, qui ne boit et ne mange qu'à ses heures.

    Être fantasque, être têtu comme une mule, avoir des caprices, de l'obstination. Cette personne est opiniâtre comme une mule sur certaines petites choses, quoiqu'elle se laisse aller à tout vent sur d'autres, Voltaire, Lett. d'Argental, 4 janv. 1773.

    Fig. Ferrer la mule, voy. FERRER.

    PROVERBE

    À vieille mule, frein doré, se dit d'une vieille femme qui aime à se parer, ou de tout ce qu'on pare afin de le mieux vendre.

HISTORIQUE

XIe s. Diz blanches mules fist amener Marsile, Ch. de Rol. VII.

XIIe s. Prenez ma gent od vus, si faites Salomun mun fiz munter sur ma mule, et sil menez en Gyon, Rois, p. 224.

XIIIe s. Il fu très bien montés sur une mule noire, Berte, LXVI.

XVIe s. De bonne mule, mauvaise beste, De Serres, 312. Petit mulet et grande mule, De Serres, 313. Je ne boy que à mes heures, comme la mule du pape, Rabelais, Garg. I, 5. À vieille mule frein doré ; Riche habit fait fol honorer, Leroux de Lincy, Prov. t. I, p. 187. Elle ne faisoit grand cas du dit prince, et plusieurs fois luy a fait tenir la mule, cela s'entend qu'il entroit ordinairement dans la chambre de la reyne, et le dit prince demeuroit en l'antichambre, et non sans estre brocardé d'elle, comme elle sçait bien faire, Brantôme, Cap. franç. t. III, p. 49, dans LACURNE. Brider la mule aux despens d'autruy, Cotgrave Qui ne s'adventure, n'a cheval ni mule, a dit Salomon ; Qui trop s'adventure perd cheval et mule, respondit Malcon, Rabelais, I, 33.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. espagn. et ital. mula ; du lat. mula.