« prophétiser », définition dans le dictionnaire Littré

prophétiser

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

prophétiser

(pro-fé-ti-zé) v. a.
  • 1Prédire l'avenir par inspiration divine. Je hais cet homme-là, parce qu'il ne me prophétise jamais rien de bon, et qu'il ne me prédit que du mal, Sacy, Bible, Rois, III, XXII, 8.

    Absolument. L'esprit de Dieu s'étant saisi de lui [Balaam], il commença à prophétiser, Sacy, Bible, Nombr. XXIV, II, 3. Je souhaite que vous ayez tous le don des langues, mais encore plus celui de prophétiser, Sacy, ib. St Paul, Ire épît. aux Corinth. XIV, 5. Prophétiser, c'est parler de Dieu, non par preuves du dehors, mais par sentiment intérieur et immédiat, Pascal, Pens. XXV, 160, édit. HAVET.

  • 2Parler comme faisaient les anciens prophètes. Luther prophétisait contre lui [Georges de Saxe] de toute sa force, sans considérer qu'il était de la famille de ses maîtres, Bossuet, Variat. II, 44. Le président [Maupertuis]… démontra à l'assemblée qu'il était aussi aisé à l'âme de voir l'avenir que le passé : et alors il se frotta les lèvres avec la langue, remua longtemps la tête, exalta son imagination, et prophétisa, Voltaire, Facéties, Diatr. du docteur Akakia.
  • 3 Fig. Prévoir par conjecture et dire d'avance ce qui doit arriver. Il prophétisait vrai, La Fontaine, Fabl. III, 18.

    Absolument. Je prophétise avec audace ; L'avenir me sourit de loin, Béranger, Pet. coin.

HISTORIQUE

XIIe s. E li seinz esperiz te durrad [donnera] la grace, et erranment [aussitôt] prophetizeras, Rois, p. 33.

XIIIe s. Biax fils, li astrenomiien Prophetisierent de toi bien, Ke jà nul bien ne me feroies, Moi et mon regne destruiroies, Gui de Cambrai, Barl. et Jos. p. 151. Chou [ce] qu'à venir de lui estoit, Sa figure prophetisoit, Gui de Cambrai, ib. p. 11. Et de lonctens estoit prophetisié, que il auroit un empereour en Constantinoble qui seroit gietés contreval cele colombe [colonne], Villehardouin, CXXVII.

XVe s. Et ainsi nature prophetisoit en lui ce que puis advint, Bouciq. I.

XVIe s. Touchant lequel propos Platon mesme luy escrivit quelquefois, comme prophetisant ce qui lui estoit à advenir, Amyot, Dion, 11. Si ma prudence ne les a peu penetrer et profetiser [les conditions muettes des hommes], Montaigne, III, 269.

ÉTYMOLOGIE

Prov. prophetisar ; espagn. profetizar ; ital. profetizzare ; du lat. prophetizare, de propheta, prophète.