« réduit.2 », définition dans le dictionnaire Littré

réduit [2]

• 1Petit logement où l'on est retiré. Le réduit où Marie est cachée est le seul confident d'un prodige où le monde entier a tant de part, Massillon, Mystères, Incarnat. Monsieur et M. son fils furent assez aises [de l'élection du prince de Conti au trône de Pologne] ; Mme de Maintenon triomphait dans ses réduits, Saint-Simon, 18, 63. Il va souvent dans ces réduits obscurs où de pauvres familles entassées gémissent dans le besoin, Marmontel, Contes mor. Misanth. corr. Je goûte, retiré dans mon heureux réduit, L'étude, le repos, le silence et la nuit, Delille, Trois règn. I. Je demeure au Marais, chez d'honnêtes gens, dans un réduit bien simple, bien modeste, Picard, Provinc. à Paris, I, 9. Dans mon réduit, où l'on voit l'indigence, Sans m'éveiller assise à mon chevet, Béranger, Dieu des bonnes gens.
• 2Il se dit quelquefois d'un lieu suspect. Ils savaient qu'il vaut mieux voir l'Œdipe de Sophocle, que de perdre… sa raison dans un cabaret, sa santé dans des réduits de débauche…, Voltaire, Lett. Albergati, 23 déc. 1760.
• 3Un lieu où plusieurs personnes ont coutume de se rendre (sens vieilli). Sa maison sera toujours un réduit cet hiver, Sévigné, 315. Ne vous enivrez point des éloges flatteurs Qu'un amas quelquefois de vains admirateurs Vous donne en ces réduits, prompts à crier merveille, Boileau, Art p. IV.
• 4Petite pièce dans une plus grande, enfoncement. Dans le réduit obscur d'une alcôve enfoncée S'élève un lit de plume à grands frais amassée, Boileau, Lutr. I. Il avait fait cacher deux hommes dans un réduit de pierre qui est dans la muraille de la principale chambre, d'où ils sortaient le soir quand nous étions retirés, Montesquieu, Lett. pers. 151.
• 5 Terme de fortification. Ouvrage construit dans l'intérieur d'un autre pour en prolonger la défense et permettre même d'en chasser l'ennemi. Réduit de demi-lune. La véritable citadelle se pouvait encore longtemps défendre, quoique non pas si facilement, contre ceux qui étaient déjà maîtres du réduit, Pellisson, Lett. hist. t. II, p. 375.