« réveil », définition dans le dictionnaire Littré
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réveil
- 1Passage du sommeil à l'état de veille.
Un songe… Qui d'un amas confus des vapeurs de la nuit Forme de vains objets que le réveil détruit
, Corneille, Poly. I, 1.…à son réveil il treuve L'attirail de la mort alentour de son corps
, La Fontaine, Fabl. III, 7.Les réveils de la nuit ont été noirs, et le matin je n'étais point avancée d'un pas pour le repos de mon esprit
, Sévigné, 14.Quoi ! tandis que Néron s'abandonne au sommeil, Faut-il que vous veniez attendre son réveil ?
Racine, Brit. I, 1.Comme une grande image Survit seule au réveil dans un songe effacé
, Lamartine, Méd. I, 6.Quand son œil s'entr'ouvre pareil Au rayon de l'aube première, D'un enfant le premier réveil Est moins pur aux yeux de sa mère
, P. Lebrun, Poés. II, II, 36.Fig.
Dans un sommeil profond ils ont passé leur vie, Et la mort a fait leur réveil
, Rousseau J.-B. Odes, I, 12.Batterie de tambour, ou sonnerie de trompette qui annonce l'heure du lever.
Fig. Il a eu un fâcheux réveil, se dit d'un homme qui a été détrompé d'une illusion flatteuse.
- 2 Poétiquement. Le réveil de l'aurore, le point du jour.
Je suis, je suis le cri de joie Qui sort des prés à leur réveil
, De Laprade, la Chanson de l'alouette.Le réveil de la nature, le printemps, époque où la nature semble renaître.
- 3Il se dit de la sortie hors du sommeil de la tombe.
De tous ces vains plaisirs où leur âme se plonge Que leur restera-t-il ? ce qui reste d'un songe Dont on a reconnu l'erreur ; à leur réveil (ô réveil plein d'horreur !)…
, Racine, Ath. II, 9.Toute la vie n'est peut-être qu'un songe continuel ; peut-être que le moment de la mort sera un réveil soudain
, Fénelon, Dial. des morts anc. Dial. XXVIII.Ce n'est qu'un paisible sommeil, Que, par une conduite sage, La loi de l'univers engage à n'avoir jamais de réveil
, Chaulieu, à la duch. de Bouillon.Mourons ; que craindre encor quand on a cessé d'être ? La mort, c'est le sommeil… c'est un réveil peut-être !
Ducis, Hamlet, IV, 1.Là [dans un cimetière] tout dit : espérance ; Tout parle de réveil
, Lamartine, Harm. III, 10. - 4 Fig. Mouvement moral comparé à un réveil.
Dès que le moment de ce réveil terrible sera venu, dès qu'ils [les peuples] auront pensé qu'ils ne sont pas faits pour leurs chefs, mais que leurs chefs sont faits pour eux
, Raynal, Hist. phil. XVIII, 39.En quel insensible sommeil, Europe, restes-tu plongée ! Le cri de la Grèce égorgée Ne hâte-t-il pas ton réveil ?
P. Lebrun, Voy. de Grèce, Prologue. - 5Machine d'horlogerie pour éveiller, dite aussi réveille-matin. Il faut mettre le réveil à telle heure.
- 6Nom que l'on donnait à un canon de 96 livres de balles.
- 7Espèce d'euphorbe, dite plus souvent réveille-matin.
HISTORIQUE
XVIe s. …Par ambassades, missives, reveils [sérénades] et aubades
, Despériers, Contes, CXXVIII. Las ! ce qui m'a tant pleu n'estoit rien qu'un faux songe, Et mon mal au contraire est un ferme reveil
, Desportes, Imit. de l'Arioste.
ÉTYMOLOGIE
Re…, et éveil ; provenç. revelh. On trouve dans Froissart et dans Perceforest resveil au sens de divertissement, mais ce paraît être une confusion avec l'ancien substantif revel qui a ce sens.