« redevable », définition dans le dictionnaire Littré

redevable

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redevable

(re-de-va-bl') adj.
  • 1Qui doit encore après un payement fait. Il m'est redevable de peu de chose.
  • 2 Par extension, il se dit d'un débiteur quelconque. Il m'est redevable de six cents francs que je lui ai prêtés.
  • 3 Fig. Qui a obligation à quelqu'un. Jamais à son sujet un roi n'est redevable, Corneille, Cid, II, 1. Je sais combien l'Église est redevable à leurs ouvrages, Pascal, Prov. XVI. Aux uns [des dieux] ils [les hommes] croyaient être redevables de la sérénité de l'air et d'une heureuse navigation ; aux autres, de la fertilité des saisons, Massillon, Avent, Circoncision. Si on ne voit plus sur la scène César et Ptolomée, Athalie et Joad, Mérope et son fils entourés et pressés d'une foule de jeunes gens, si les spectacles ont plus de décence, c'est à vous seul qu'on en est redevable, Voltaire, Écossaise, Ép. à Lauraguais. Je n'ai point dit que les sciences fussent plus redevables aux Français qu'à aucune des autres nations ; j'ai dit seulement, et cela est vrai, que l'astronomie physique leur est aujourd'hui plus redevable qu'aux autres peuples, D'Alembert, Lett. à Voltaire, 13 mai 1759. Le cardinal Alberoni, dont la fortune a été si brillante, en était redevable à Campistron, D'Alembert, Éloges, Campistron.
  • 4Qui est tenu à certaines obligations. Ce domestique m'est redevable de son travail, mais je lui suis redevable de mon zèle [pour le soin de sa conduite] ; il me doit une espèce de service ; et moi je lui en dois une autre, Bourdaloue, Dimanches, t. II, p. 47, Soin des domestiques. Quoique saint Louis se crût redevable à tous, il pensa qu'il était encore plus obligé d'avoir soin des pauvres, Fléchier, Panég. Saint Louis. Ils [les justes] savent qu'ils ne sont redevables qu'à la vérité, Massillon, Carême, Mélange. Plus on est grand, plus on est redevable au public, Massillon, Pet. carême, Tentat. des gr.
  • 5 S. m. et f. Celui, celle qui redoit une certaine somme. L'administration avertit les redevables de payer. Il est notre redevable.

    Fig. Celui, celle qui a une obligation à quelqu'un. Philippe lui répondit que non seulement il l'écouterait, mais encore se tiendrait grandement son redevable, Malherbe, Le XXXIIIe livre de T. Live, ch. 35. Vous ne pouviez donner cette place à personne qui s'en tînt votre redevable en un plus haut point, Corneille, Disc. à l'Acad. franç. Mais l'homme charitable est des pauvres aimé, Et de tous ses amis en fait ses redevables, Racan, Psaume 36. Moi, madame, qui suis votre redevable par tant de titres, Maintenon, Lett. à Mme Fouquet, 4 sept. 1659.

HISTORIQUE

XVe s. Et comme il soit de bonne coustume ancienne et comme redevable, les roys estre conseillés par les prelats, Christine de Pisan, Charles V, I, 15.

XVIe s. Tousjours prest à faire de bien en mieux pour ceux qui luy estoient redevables, afin de les entretenir en sa devotion, Amyot, Flamin. 1.

ÉTYMOLOGIE

Redevoir.