« relâché », définition dans le dictionnaire Littré

relâché

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

relâché, ée

(re-lâ-ché, chée) part. passé de relâcher
  • 1Qui n'est plus tendu. Les cordes du violon relâchées par l'humidité.

    Fig. La main relâchée produit l'indigence ; la main des forts acquiert les richesses, Sacy, Bible, Prov. de Salomon, X, 4. Les liens de cette discipline dure et austère, qui régnait à Sparte, étaient un peu relâchés [en temps de guerre], Rollin, Traité des Ét. liv. V, 3e part. 2. Il [l'empereur Ferdinand II] commençait à resserrer cette ancienne chaîne qui avait lié l'Italie à l'empire, et qui était relâchée depuis si longtemps, Voltaire, Mœurs, 178.

  • 2Qu'on a laissé aller, sortir. Le comte de Bussy fut relâché au bout de dix-huit mois, Voltaire, Louis XIV, 25.
  • 3 Terme de médecine. Ventre relâché, état où l'on va à la selle plus souvent que d'habitude. Les jaunes d'œufs durcis et émiettés ne leur sont utiles [aux poussins] qu'autant que ces petits animaux sont relâchés, Genlis, Maison rust. t. I, p. 313, dans POUGENS.
  • 4Qui est moins sévère dans ses mœurs, moins exact dans l'accomplissement de ses devoirs religieux. Les opinions relâchées plaisent tant aux hommes, qu'il est étrange que les leurs [des jésuites] déplaisent, Pascal, Pens. XXIV, 65, édit. HAVET. M. de la Rochefoucauld entend sa maxime [qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit] dans le sens relâché que votre philosophie condamne, Sévigné, 4 mars 1672. Vous donc, docteurs relâchés, puisque l'Évangile est un joug, ne le rendez pas si facile, Bossuet, Cornet. Le jugement si réglé avec lequel elle [l'abbesse] a gouverné les dames qui lui étaient confiées, toujours également éloignée et de cette rigueur farouche, et de cette indulgence molle et relâchée, Bossuet, Yolande. Il y a dans le monde des chrétiens relâchés, qui, par une espèce d'hypocrisie, jeûnent sans faire pénitence, Bourdaloue, Instruct. pour le carême, Exhort. t. II, p. 238. M. Pascal se crut obligé d'employer ce même esprit à combattre un des plus grands abus qui se soit jamais glissé dans l'Église, c'est à savoir la morale relâchée de quantité de casuistes, Racine, Hist. Port-Royal. La morale douce et relâchée tombe avec celui qui la prêche, La Bruyère, XV. Cette orthographe relâchée, Qui m'avilit aux yeux savants, Lamotte, Odes, t. I, p. 413, dans POUGENS.