« remplacer », définition dans le dictionnaire Littré

remplacer

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

remplacer

(ran-pla-sé. Le c prend une cédille devant a et o : remplaçons) v. a.
  • 1Tenir la place de. Nous perdons notre appui, mais vous le remplacez, Voltaire, Tancr. IV, 1. Vous ne manquerez jamais d'amis… mais les anciens amis sont les seuls qui tiennent au fond de notre être ; les autres ne les remplacent qu'à moitié, Voltaire, Lett. Mme du Deffant, 27 déc. 1758. Comme un flot disparaît sous le flot qui le suit, Un être est remplacé par l'être qu'il produit, Saint-Lambert, Sais. II. Ne sais-tu pas que, si l'on peut te suppléer, on ne saurait te remplacer ? Genlis, Mères riv. t. I, p. 131, dans POUGENS.

    Tenir lieu de. Rien ne remplace la santé. Les hommes, qui ne peuvent remplacer nos pertes, ne peuvent aussi consoler notre douleur, Massillon, Carême, Prière 2.

  • 2Succéder à quelqu'un dans une place, une fonction, un service. Il remplaça son père dans sa charge. C'est une fille que je donne à Mme la baronne pour remplacer Marine, Lesage, Turcaret, II, 8. Édouard : Et vous voulez, monsieur, remplacer un tel homme ! - Godwin : Lui succéder ; hors vous, qui peut le remplacer ? Delavigne, la Popular. IV, 2.

    Occuper momentanément la place d'un autre. Je vous ai choisi pour me remplacer.

  • 3Faire à la place d'un autre le temps de service militaire prescrit par la loi. Il est parti pour remplacer son frère. Simon Gabelin a vendu tout son bien pour acheter un homme, et se fait remplacer, Courier, Gaz. du village, n° 4.
  • 4Mettre à la place d'une personne, d'un objet. Remplacer un domestique. Vous remplacerez ces poiriers morts par des cerisiers. Elle a suivi le mauvais exemple de celles qui, étant sur le retour de l'âge, veulent remplacer de quelque chose ce qu'elles voient qu'elles perdent, Molière, Critique, 6. Andromaque, en moins d'un lustre, Remplaça deux fois Hector, Rousseau J.-B. Odes, II, 7. Que voulez-vous ? les hommes remplacent en vanité ce qui leur manque en éducation, Voltaire, Mél. litt. aux auteurs de la Bibl. Si, par quelque grande catastrophe, la nature vivante se trouvait dans la nécessité de remplacer les formes actuellement existantes, Buffon, Suppl. à l'hist. nat. Œuv. t. XI, p. 67. Le hasard voulut qu'il [Gudin, tué] fût dignement remplacé ; Gérard, le plus ancien des généraux de brigade de la division, en prit le commandement, Ségur, Hist. de Nap. VI, 7.

    Il est difficile de remplacer un tel capitaine, un tel ministre, il est difficile de trouver un homme qui ait autant de capacité que ce capitaine, ce ministre.

  • 5Servir de compensation. Ce qui remplace ce malheur [la mort du prince de Condé], et qui comble de joie, c'est la parfaite santé du roi, dont on ne peut assez remercier Dieu, Sévigné, 15 janv. 1687.
  • 6Faire un emploi obligé des fonds provenant de la vente d'un immeuble, en les appliquant à une acquisition équivalente.
  • 7Se remplacer, v. réfl. Prendre la place l'un de l'autre alternativement. Les morts et les vivants se remplacent.
  • 8 Absolument. Terme de commerce. Se rassortir des marchandises qu'on a vendues.
  • 9Être remplacé. Les vieilles amitiés ne se remplacent pas.

ÉTYMOLOGIE

Re, en, et place.