« renouvellement », définition dans le dictionnaire Littré

renouvellement

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

renouvellement

(re-nou-vè-le-man) s. m.
  • 1Rétablissement d'une chose dans un état nouveau ou dans un état meilleur. Le renouvellement de la saison, de l'année. Cette longue société nous a fait un renouvellement de connaissance, Sévigné, à Moulceau, 25 oct. 1686. Le monde se renouvelle [après le déluge], et la terre sort encore une fois du sein des eaux ; mais dans ce renouvellement il demeure une impression éternelle de la vengeance divine, Bossuet, Hist. II, 1. Comme s'il y avait en tout un équilibre parfait entre les causes de destruction et de renouvellement…, Buffon, Chevreuil.

    Époque de renouvellement, époque où les sociétés éprouvent un grand changement dans leurs opinions, dans leurs mœurs, dans leurs institutions. Fleury [l'historien] fait passer une couche d'élégance et de régularité uniforme sur ces aspérités des grands hommes et des grands caractères d'une époque de renouvellement, Villemain, Littér. franç. XVIIIe siècle, 2e part. 4e leçon.

  • 2Action de faire un nouveau traité, un nouvel acte, etc. Renouvellement d'un bail, d'un traité. Un trait rare, en fait de finances, c'est d'avoir refusé, à un renouvellement de bail, cent mille écus qui lui étaient dus par un usage établi, Fontenelle, Argenson.

    Remplacement d'un titre ancien par un nouveau qui lui est substitué ; changement d'un engagement échu, contre un autre de même nature. Renouvellement d'un billet à ordre.

  • 3 Terme de dévotion. Régénération spirituelle. Que notre cœur est rempli de l'amour du monde, et qu'il est vide de celui de Dieu, qui est le principe du renouvellement de l'âme ! Nicole, Ess. mor. 2e traité, ch. 8. Ne différons pas davantage une affaire aussi importante que celle du parfait renouvellement et du changement intérieur de nos âmes, Bourdaloue, Ouverture du Jubilé, Myst. t. II, p. 575.
  • 4Accroissement, augmentation. Ce fut un renouvellement de pleurs, Vaugelas, Q. C. X, 6. Il en coûte des renouvellements de tendresse dont on est fort aise, Sévigné, à Mme de Grignan, 25 févr. 1671. Dans cette variété [de dévotions], l'âme innocente et pieuse trouve, avec des plaisirs célestes, une solide nourriture et un perpétuel renouvellement de la ferveur, Bossuet, Mar.-Thér. Il parut si accablé de tristesse, par ce renouvellement de douleur que lui apportait le souvenir de ses malheurs, que Gonsalve crut plusieurs fois qu'il allait expirer, La Fayette, Zayd. Œuv. t. I, p. 238, dans POUGENS.
  • 5Réitération. Renouvellement d'assurances de service. Le renouvellement des pensées et des désirs cause celui des discours, Pascal, Lett. à Mlle de Roannez, 3. Par le renouvellement de vos vœux vous vous maintiendrez dans la disposition la plus sainte où puissent être sur la terre des créatures mortelles, Bourdaloue, Exhort. renouvell. des vœux, t. I, p. 247.

HISTORIQUE

XIIe s. [Le souvenir] Me fait renouvelemens De toute joie sans non, Couci, X.

XIIIe s. Li phisicien dient qu'on doit cascun mois cangier [changer] le [la] viande de se [sa] table, et renouveler selon le renovelement du mois, Comput, f° 3.

XVe s. À ce bon jour de renouvellement Je ne vous sçay d'autre chose estrener, Deschamps, Poésies mss. f° 141.

XVIe s. Nous voulant asseurer de nostre plenier renouvellement…, Calvin, Inst. 413. Pourquoi veut-on attribuer aux estats le renouvellement de la guerre, puis qu'ils n'ont pas encore commencé ? D'Aubigné, Hist. II, 235. Il semble que chaque siecle porte son renouvellement de malheurs, yssans sur nous comme de la boeste de Pandore, Paré, Au lect.

ÉTYMOLOGIE

Renouveler ; provenç. renovellament ; ital. rinovellamento.