« sommier.2 », définition dans le dictionnaire Littré

sommier

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

sommier [2]

(so-mié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : les so-mié-z et leurs conducteurs) s. m.
  • 1Cheval de somme. On fit marcher la calèche et les sommiers qui portaient son dîner, Pellisson, Lett. hist. t. I, p. 93.

    Se dit aussi d'un mulet.

  • 2Matelas de crin piqué qui sert de paillasse dans un lit. Un traversin de coutil rempli de plume, un sommier de crin, Lett. etc. de Colbert, VII, 383.

    Par extension. Sommier élastique, matelas dont l'élasticité est due à un système de ressorts.

  • 3Sommier d'orgues, espèce de coffre ou réservoir, d'où le vent des soufflets se distribue dans les tuyaux. Ce sommier perd le vent, n'est pas bien clos.
  • 4Pièce de bois où sont attachées les fiches qui servent à tendre les cordes d'un clavecin, d'un piano.
  • 5 Terme d'architecture. Pierre qui reçoit la retombée d'une voûte.

    Pierre posée à plomb sur une colonne, à laquelle se rattache l'architrave.

    Première pierre à chaque extrémité d'une plate-bande.

  • 6Pièce de charpente qui sert de linteau à l'ouverture des portes, des croisées, etc. Un misérable qui n'a que ses bras pour vivre… voit… enlever les portes et les sommiers de sa maison pour satisfaire au surplus d'un impôt…, Boisguillebert, Dét. de la Fr. supplément.

    Grosse pièce de bois qui soutient une construction très lourde.

    Traverse passant sur la tête des pieux, dans un pont en bois.

    Pièce de bois qui soutient les poutres trop longues.

  • 7 Terme d'imprimerie. Pièces de bois qui servent à soutenir le poids ou l'effort d'une presse.
  • 8Partie supérieure d'une jalousie.
  • 9Pièce de bois sur laquelle un moulin tourne.

    Pièce de bois qui porte une grosse cloche.

  • 10 Terme de tonnelier. Sommier simple, l'avant-dernier cerceau de chaque bout, lorsqu'ils ne sont pas doublés ; sommier double, lorsque ces deux cerceaux sont doublés.
  • 11 Terme de serrurier. Traverse du bas de toute espèce de grille ouvrante ou dormante.
  • 12 Terme de marine. Pièce de bois qui borde, en haut, l'ouverture du sabord.

HISTORIQUE

XIe s. Getet serez sur un malvais sumer, Ch. de Rol. XXX.

XIIIe s. [Il] N'i ot sommier à coffres ne dras troussés en male, Berte, XXVII. Si le fisent prendre à un escuier et monter sour un soumier, et le menerent avoec aus [eux] en un tournoi, Chr. de Rains, p. 84.

XVe s. Et si n'eust esté le vicomte Roquebertin qui les rafraischit de gens d'armes et de soixante sommiers de vitaille, [les Espagnols] se fussent partis très la Toussaint, Froissart, II, II, 40. La chambre se print à trembler, et issit un des sommiers de la chambre de la mortaise, Monstrelet, t. III, p. 102, dans LACURNE.

XVIe s. Il y eut un des sommiers qui portoient sa tente qui tumba par cas d'aventure en une riviere, Amyot, Thém. 54. Il [le père de Praestantius, dans saint Augustin] fantasia [en rêve] estre jument, et servir de sommier à des soldats, Montaigne, IV, 187.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, soûmî, poutre ; provenç. saumier, âne ; ital. somaro ; du bas-lat. saumarius, qui vient du lat. sagmarius (voy. SOMME 2). On remarquera que sommier, qui veut dire bête de somme, a pris figurément le sens de poutre.