« sommet », définition dans le dictionnaire Littré

sommet

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

sommet

(so-mè ; le t ne se lie pas ; au pluriel, l's se lie : des so-mè-z aigus ; sommets rime avec paix, succès, traits, etc.) s. m.
  • 1La partie la plus élevée de certaines choses. [L'or et les grandeurs] Véritables vautours que le fils de Japet Représente enchaîné sur son triste sommet, La Fontaine, Phil. et Bauc. Et ne savez-vous pas que, sur ce mont sacré [le Parnasse], Qui ne vole au sommet tombe au plus bas degré ? Boileau, Sat. IX. Ils montent au sommet de la fatale église, Boileau, Lutr. III. Ô mont de Sinaï, conserve la mémoire De ce jour à jamais auguste et renommé, Quand sur ton sommet enflammé…, Racine, Athal. I, 4. Cet inconnu qu'on nommait Cléomènes avait erré quelque temps dans le milieu de l'île, montant sur le sommet de tous les rochers, et considérant de là l'espace immense des mers avec une tristesse profonde, Fénelon, Tél. XXIV. Sur un rocher désert, l'effroi de la nature, Dont l'aride sommet semble toucher les cieux, Rousseau J.-B. Cantate, Circé. Plus la montagne est haute, plus son sommet est froid, Voltaire, Phil. Newt. II, 5. Les îles du cap Vert ne sont que des sommets de montagnes, Buffon, Hist. nat. Pr. th. terr. t. II, p. 207. Cet oiseau [le figuier à tête rouge] a le sommet de la tête d'un beau rouge, Buffon, Ois. t. IX, p. 416. La montagne [montagne de glace qui flotte dans les mers polaires] balance sur les flots ses sommets lumineux et ses arbres de neige, Chateaubriand, Gén. II, I, 14.

    Fig. Toi ! sois bénie à jamais ! Ève qu'aucun fruit ne tente, Qui de la vertu contente Habites les purs sommets, Hugo, Crépusc. 36.

    Poétiquement, le double sommet, le Parnasse, la poésie.

  • 2 Fig. Il se dit de ce qui est le plus haut dans l'ordre moral, intellectuel. Voilà l'état où se trouve l'âme… presque au sommet de la perfection, Bossuet, Ét. d'orais. IX, 5. Puisses-tu, de toi-même éternelle victime… Trouver sur le sommet de tes grandeurs stériles, Un plus affreux désert que ceux où tu m'exiles ! Delavigne, Paria, V, 5.
  • 3 Terme d'obstétrique. Présentation du sommet, la présentation de la tête du fœtus, dans le commencement de l'accouchement.
  • 4Il se dit quelquefois pour extrémité. Elle coupa le sommet des ailes de l'Amour, Montesquieu, Céphis et l'Am.
  • 5 Terme de botanique. La partie supérieure d'une tige, d'une feuille, d'un pétale, etc.

    Sommet du fruit, le point d'où le style tire son origine, et qui ne correspond pas toujours au sommet géométrique.

    Sommet se disait autrefois pour anthère.

  • 6 Terme de zoologie. Sommet d'une coquille, le point par lequel elle commence à se développer

    Sommet des élytres, la partie qui avoisine l'anus.

  • 7 Terme de géométrie. Le sommet d'un angle, le point où se coupent les deux côtés.

    Angles opposés au sommet, angles dont les côtés sont dans le prolongement les uns des autres.

    Le sommet d'une courbe, le point où sa courbure, s'arrondissant symétriquement, en borne l'extension. Le sommet d'une parabole.

    Sommet d'un triangle, l'angle opposé à la base.

    Se dit de même de la pointe d'une pyramide.

SYNONYME

SOMMET, CIME. Sommet est plus général que cime. Sommet se dit de toute partie la plus élevée ; cime, des montagnes, des rochers, des grands arbres : la cime ou le sommet d'une montagne ; mais le sommet de la tête et non la cime.

HISTORIQUE

XIIe s. Lors se traistrent ensemble Abner e si cumpaignon, e esturent serréement, cume en eschiele [en escadron], el sumet de une hoge, Rois, p. 127.

XIVe s. Mais je te jur et te promet Qu'il estoit en si haut sommet D'honneur…, Machaut, p. 104. Et s'il y a femme qui gise [soit en couche], Soit tantost ton enseigne mise Sur le sommet de la maison, Machaut, p. 115.

XVe s. Et si avoit [le duc d'Orléans assassiné] deux grans plaies de taille en la teste, l'une au travers du front tellement que on lui veoit le servel, et l'autre derriere le sommet de la teste, Bibl. des ch. 6e série, t. I, p. 226.

XVIe s. Qui en sçait les devoirs [de l'amitié] et les exerce… il a attainct le sommet de la sagesse humaine et de nostre bonheur, Montaigne, IV, 151.

ÉTYMOLOGIE

Dimin. de l'anc. franç. som, qui signifiait le point le plus élevé, qui subsiste encore dans quelques noms de montagne, le grand Som, le petit Som, dans le Dauphiné auprès de la Grande Chartreuse, et qui vient du latin summus, le plus élevé. Le diminutif provençal est somelh. Summus est pour sup-mus, superlatif de super.