« souper.2 », définition dans le dictionnaire Littré
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souper [2]
- Prendre le repas du soir. Il soupa d'un plat de pommes de terre.
Je n'ai point mangé de fruits à Vichy, parce qu'il n'y en avait point ; j'ai dîné sainement ; et pour souper, quand les sottes gens veulent qu'on soupe à six heures sur son dîner, je me moque d'eux, je soupe à huit ; mais quoi ? une caille, ou une aile de perdrix uniquement
, Sévigné, 369.Cliton n'a jamais eu en toute sa vie que deux affaires, qui est de dîner le matin et de souper le soir ; il ne semble né que pour la digestion
, La Bruyère, XI.Un des plus grands malheurs des honnêtes gens, c'est qu'ils sont des lâches : on gémit, on se tait, on soupe, on oublie
, Voltaire, Lett. d'Alembert, 7 août 1766.Vous vivez comme si l'homme avait été créé uniquement pour souper ; et vous n'avez d'existence que depuis dix heures du soir jusqu'à deux heures après minuit
, Voltaire, Lett. Thiriot, 12 juin 1735.Le colonel me prierait à souper ; mais, par malheur, je ne soupe point
, Voltaire, Lett. au Pr. roy. de Pr. 25 avr. 1739.Un roi aimable [Frédéric II] qui se bat comme César, qui pense comme Julien, et qui me donne vingt mille livres de rente et des honneurs pour souper avec lui
, Voltaire, Lett. d'Argental, 4 mai 1751.Compagnons, leur dit-il [Léonidas aux trois cents], dînez comme des hommes qui ce soir doivent souper aux enfers
, Diderot, Claude et Nér. II, 29.La robe dîne, et la finance soupe
, Mercier, Tabl. de Par. 177.On l'envoya se coucher sans souper, se dit d'un enfant que l'on prive, par punition, du repas du soir.
Souper par cœur, ne pas souper du tout.
PROVERBE
Couche-toi sans souper, et tu te trouveras le matin sans dette, se dit par avertissement à ceux qui veulent faire bonne chère, avoir de beaux habits, etc. et n'ont pas de quoi payer.Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
HISTORIQUE
XIIe s. Quatorze rois i ot à hore de soper
, Sax. XII.
XIIIe s. Et fist souper ses chevaliers et sa gent de haute eure, et donner avaine as chevaux
, Chr. de Rains, p. 15.
XIVe s. Conquerre nous convient de l'autre vistement ; Ou nous irons couchier sans souper nullement
, Guesclin. 11538.
XVe s. À souper tart trop estes ahurté ; Manger sans faim, boire sans soif, vous nuit…
, Deschamps, Vie dissipée.
XVIe s. … De maniere que plusieurs maistres furent ce jour là mal soupez [furent mal servis]
, Lanoue, 655. L'autre [un condamné à mort] respondit à son confesseur qui luy promettoit qu'il souperoit ce jour là avecques nostre Seigneur : Allez vous y en, car, de ma part, je jeusne
, Montaigne, I, 296. Mal soupe qui tard disne
, Cotgrave †
ÉTYMOLOGIE
Soupe. Souper, c'est proprement prendre la soupe, puis, particulièrement, prendre le repas du soir.