« souveraineté », définition dans le dictionnaire Littré

souveraineté

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souveraineté

(sou-ve-rè-ne-té) s. f.
  • 1Autorité suprême. Souveraineté absolue. Souveraineté limitée. Souveraineté héréditaire. Souveraineté élective. Par la même raison que la souveraineté est inaliénable, elle est indivisible, Rousseau, Contr. soc. II, 2. L'on parvint à concevoir qu'une monnaie portant l'empreinte de la souveraineté ou du chef de la nation devait être frappée par des préposés de confiance, et non par des fermiers avides de gain, Mirabeau, Collection, t. v, p. 62.
  • 2Qualité, autorité d'un prince. On lui dispute la souveraineté. Rome n'en a repris [de ses droits], au lieu de liberté, Qu'un droit de mettre ailleurs la souveraineté, Corneille, Othon, III, 3. Quand l'Espagne voulut donner au prince de Condé ou Cambrai et ses environs ou le Luxembourg en pleine souveraineté, Bossuet, Louis de Bourbon.
  • 3Étendue de pays sous la dépendance d'un souverain. Il [le duc de Veimar] comptait se faire une souveraineté le long du Rhin, Voltaire, Mœurs, 178.
  • 4Souveraineté du peuple, doctrine politique qui attribue au peuple le pouvoir souverain. Par ces dernières expressions [l'intérêt et la volonté de la nation] le vainqueur sous-entendait la souveraineté du peuple, cette autre espèce de droit divin qui n'a pas de raisons à donner ni de compte à rendre, et qui peut devenir le plus démesuré comme le plus irresponsable instrument de bien des choses que la justice réprouve, Villemain, Souvenirs contemporains, les Cent-Jours, ch. VII.
  • 5 Fig. Autorité morale, considérée comme suprême. Dans le bouge où il était logé, il [un barbon] ne parlait que de l'empire naturel du sage, que de la souveraineté de la raison, Guez de Balzac, le Barbon.

    La souveraineté du but, se dit d'un but auquel on subordonne, on sacrifie tout.

  • 6 Fig. Qualité de ce qui est sans appel. Je ne vois aucune chose qui puisse être à couvert de la souveraineté de tes décisions, Molière, Crit. 7.

HISTORIQUE

XIIIe s. Si comme on voit toute jor que se cil d'Artois… pledent ensanble par devant le roy à Paris d'aucuns apiax [appels] qui sunt fet à li par reson de le [la] sovraineté ou d'autres cas qu'il a sor ses sougès, Beaumanoir, LXI, 72. Il sera afermemenz en terre, es souverainetez des monz [in summis montium], Psautier, f° 85.

ÉTYMOLOGIE

Souverain.