« aimable », définition dans le dictionnaire Littré

aimable

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

aimable

(è-ma-bl') adj.
  • 1Qui est digne d'être aimé. Pour être aimé soyez aimable. J'ai cru honteux d'aimer quand on n'est plus aimable, Corneille, Sertor. IV, 2. Quoi ! l'empire et Pison n'ont pour vous rien d'aimable ? Corneille, Othon, IV, 4. Et quiconque peut tout, est aimable en tout temps, Corneille, Sertor. II, 1. Néoptolème me promit de m'emmener ; alors je m'écriai : Ô heureux jour ! ô aimable Néoptolème, digne de la gloire de son père, Fénelon, Tél. X.
  • 2Qu'on aime, qui plaît, en parlant des choses. Caractère aimable. La lettre aimable que vous lui avez écrite. Hélas ! disait-il, faut-il que je vous quitte, ô aimable grotte, où le sommeil paisible venait toutes les nuits me délasser des travaux du jour ! Fénelon, Tél. XI. Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable, Boileau, A. P. I. Que le Seigneur est bon ! que son joug est aimable ! Racine, Esth. III, 9. Aimable pudeur, Racine, ib. I, 1. Je quitte le séjour de l'aimable Trézène, Racine, Phèd. I, 1. Noble et dure contrainte ! aimable tyrannie ! Corneille, Cid, I, 10. Jamais la liberté ne cesse d'être aimable, Corneille, Cinna, II, 2. Jamais ma raison N'avoua de mes yeux l'aimable trahison, Corneille, Poly. I, 3. Aimable pitié, Voltaire, Zaïre, III, 6.
  • 3Dans le langage de la société, qui a le don de plaire. N'ai-je pas de la bonté, de la franchise, du courage ? ne suis-je pas aimable en société ?…, Staël, Corinne, I, 3.
  • 4Aimable de, suivi d'un infinitif. Vous êtes un aimable homme d'être revenu si ponctuellement…, Fénelon, XXI, 42.
  • 5Cela est aimable. C'est une attention aimable. Cela est affectueux et poli, c'est une attention affectueuse et polie ; ou ironiquement, cela est aimable, voilà un trait blessant, déplaisant.
  • 6Aimable à. Jamais prince ne fut plus capable de rendre la royauté non-seulement vénérable et sainte, mais encore aimable et chère à ses peuples, Bossuet, Reine d'Anglet. Jusques à cet hymen Rodrigue m'est aimable, Corneille, Cid, I, 2. Quoiqu'elle ait soin de tout, et qu'elle soit chargée de corriger, de refuser, d'épargner (choses qui font haïr presque toutes les femmes), elle s'est rendue aimable à toute la maison, Fénelon, Tél. XXII.
  • 7 Substantivement. Faire l'aimable, se donner de la peine pour paraître aimable.

    On peut le placer avant ou après le substantif : Un homme aimable ou un aimable homme.

HISTORIQUE

XIIIe s. Ki rist volentiers si est benignes et amables, Alebrand, f. 70.

XIVe s. Les choses aimables ou que l'en fait à ses amis et par lesquelles il semble que les amistés soient determinées vienent des choses aimables que l'en se fait à soy meismes, Oresme, Eth. 263.

XVIe s. L'empire romain ne fut jamais ne plus aimable, ne plus redoutable aux habitans de la Sardagne qu'il fut soubz son gouvernement, Amyot, Caton, 13. Ne pensez point que ne soyez aymable, Marot, III, 129. Il n'y a aucune d'elles, pour malotrue qu'elle soit, qui ne pense estre bien aimable, Montaigne, III, 284.

ÉTYMOLOGIE

Bourguig. emiaule ; provenç. amable ; ital. amabile ; de amabilis, de amare (voy. AIMER).