« apprentissage », définition dans le dictionnaire Littré

apprentissage

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

apprentissage

(a-pran-ti-sa-j') s. m.
  • 1Action d'apprendre un métier. Nous nous mettons tous deux en apprentissage, Rousseau, Ém. III.

    Fig. Vous n'en êtes pas à votre apprentissage, Corneille, le Ment. I, 1. Ces agonies lui servaient d'apprentissage à bien mourir, Fléchier, Mont.

  • 2Le temps qu'on met à apprendre un métier. Il est à la fin de son apprentissage.
  • 3 Fig. Faire son apprentissage, en être à son apprentissage, se dit des premiers essais que l'on fait. Et qui, sur son époux, fit son apprentissage, A bien pu, sur un fils, achever son ouvrage, Corneille, Rodog. V, 4. De quelque adresse… Qu'il eût fait son apprentissage, Malherbe, IV, 5. Il fait son apprentissage de la pauvreté, Bossuet, Fr. d'Ass. 1. Il lui fit faire son apprentissage par une guerre contre les Arabes, Bossuet, Hist. III, 3. Et n'en étant qu'à son apprentissage, La Fontaine, Psaut.

    Faire l'apprentissage de, s'instruire à, s'habituer à. Voudrais-tu qu'à mon âge Je fisse de l'amour le vil apprentissage ? Racine, Baj. I, 1. Mais moi, qui vois plus loin ; qui par un long usage, Des maximes du trône ai fait l'apprentissage, Racine, Baj. IV, 7. Ce héros… Pour elle, de la crainte a fait l'apprentissage, Racine, Iphig. IV, 1. Nous sommes sous un roi si vaillant et si sage, Et qui si dignement a fait l'apprentissage De toutes les vertus propres à commander, Malherbe, II, 5. Cette femme est une catéchumène qui fait l'apprentissage des pleurs que J. C. demande à ses servantes, Chateaubriand, Mart. II, 205.

HISTORIQUE

XVIe s. Ils les approuvent aussi [les voyages] pour l'apprentissage des langues vulgaires, Lanoue, 120. Heureux celui qui, pour devenir sage, Du mal d'autrui fait son apprentissage, Saint-Gelais, 171. Il fut nourry en cest apprentissage de la discipline militaire, Amyot, Flamin. 1. Cleopatra devoit à ceste Fulvie l'apprentissage de l'obeissance que portoit Antonius aux femmes, Amyot, Anton. 14.

ÉTYMOLOGIE

Apprenti. D'après Palsgrave, p. 9, on prononçait, au XVIe siècle, apprentissaige.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

APPRENTISSAGE. - HIST. Ajoutez : XVe s. Pour le droit d'aprentage, ilz seront tenus de paier… la somme de dix sols [pour le métier de tonnelier à Abbeville], Rec. des monum. inédits de l'hist. du tiers état, t. IV, p. 257.