« consistance », définition dans le dictionnaire Littré

consistance

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

consistance

(kon-si-stan-s') s. f.
  • 1État de stabilité, de solidité. Je n'examine point quelle fut la consistance de la monarchie sous François 1er, Patru, Plaidoyer 4, dans RICHELET. Je n'étais pas en trop bonne consistance, Voiture, Lett. 20. Leur gloire n'a pas de consistance assurée, Massillon, Pet. Car. Triomphe. Notre consistance dans la vertu est un miracle de la grâce, Massillon, Car. Tiéd. 2. Toute leur vie [des mondains] est une agitation éternelle que rien ne peut fixer, et qui ne leur laisse pas plus de consistance ici-bas qu'à la poussière qui devient le jouet des vents, Massillon, Profess. relig. 3. Il a fallu que la noblesse eût une certaine consistance, afin que le propriétaire du fief fût en état de servir le prince, Montesquieu, Esp. VI, 1. Elle m'a assuré que l'impératrice jouissait d'une admiration si méritée… que sa consistance sur le trône ne dépendait plus de personne, Diderot, Sur la princ. d'Ash. C'est une monnaie dont l'alliage fait la consistance, Marmontel, Contes moraux, Alcib. La reconnaissance due au ministre qui a donné le premier plus d'étendue et de consistance à ces travaux [la correction des cartes marines], Condorcet, Maurepas.

    Le temps qu'il fait n'a point de consistance, il est mal assuré, Dict. de l'Acad.

    Le plus haut point de développement en parlant des êtres vivants, et particulièrement des animaux et de l'homme. Âge, temps de consistance. L'état d'accroissement, de consistance et de diminution. Avant que l'habitude du corps soit acquise, on lui donne celle qu'on veut sans danger ; mais, quand une fois il est dans sa consistance, toute altération lui devient périlleuse, Rousseau, Ém. I.

    Par extension, en parlant des choses, état de consistance, le terme où elles se tiennent solidement, et ne montrent aucun signe de changement. Les affaires sont dans un état de consistance.

    Un bruit sans consistance, un bruit sans autorité.

    Un homme sans consistance, un homme sans considération, ni crédit.

    Un esprit sans consistance, un esprit sans fermeté.

    Prendre, acquérir de la consistance, en parlant des personnes, gagner en crédit, en tenue ; en parlant des choses, se confirmer. Cet homme prend de la consistance dans sa compagnie. Le bruit d'un soulèvement avait pris de la consistance.

  • 2 Terme didactique. Degré de rapprochement ou de liaison des molécules d'un corps, qui fait que ce corps oppose plus ou moins de résistance aux corps qui agissent sur lui et tendent à le diviser. Faire évaporer un liquide jusqu'à consistance de sirop. La cire a moins de consistance que la résine. Ce feu [du Tartare] ne laisse aucune consistance et il ne consume rien ; il dissout jusqu'aux premiers principes de la vie, et on ne peut mourir, Fénelon, Tél. XVIII.
  • 3État, contenance. La consistance de ce bois est de plus de cinq cents arpents. Il faut savoir la consistance des effets et des dettes d'une succession.

HISTORIQUE

XVIe s. Les differences des os sont prises des apophyses, epiphyses… consistence, magnitude, nombre, figure, situation, Paré, II, 4. L'humaine sagesse s'en prescriroit d'aultre [devoir] au delà, où elle aspirast toujours et pretendist : tant nostre estat est ennemy de consistance, Montaigne, IV, 131.

ÉTYMOLOGIE

Consistant ; provenç. et espagn. consistencia ; ital. consistenza.