« contentement », définition dans le dictionnaire Littré

contentement

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

contentement

(kon-tan-te-man) s. m.
  • 1Action de contenter ; résultat de cette action. Non, non, qu'elle s'en aille à son contentement, Malherbe, V, 6. Pourvu que je la serve à son contentement, Malherbe, V, 23.

    Ce n'est pas contentement, on ne saurait en être satisfait. Elle dit que ce n'est pas contentement pour elle que cinquante-six ans, et surtout elle est pour les nez qui portent des lunettes, Molière, l'Av. II, 6. Mais vivre sans procès est-ce contentement ? Racine, Plaid. I, 6.

    Éclaircissement, réussite. Il aurait contentement à la première occasion, Hamilton, Gramm. 4. Vous avez contentement sur le salut de la Brinvilliers, Sévigné, 300. Je crois qu'il aurait eu contentement [qu'il aurait réussi] il y a quelques années, Sévigné, 204.

  • 2Sentiment de plaisir intérieur. Ses enfants lui donnent du contentement. Seulement au sommeil j'ai du contentement, Régnier, Plainte. Souffrez, pour avancer votre contentement, Que malgré votre amour je vous quitte un moment, Corneille, Médée, II, 5. Le vrai contentement n'est ni gai ni folâtre, Rousseau, Ém. IV. Le contentement se lit dans les yeux, dans le maintien, dans l'accent, dans la démarche, et semble se communiquer à celui qui l'aperçoit, Rousseau, Rêver. du prom. solit. Prom. 9. Comme les joies des misérables ne durent guère, le lendemain que j'eus reçu votre lettre, ma colique me reprit, à laquelle je ne songeais plus, et je payai avec dix-sept jours de douleurs un jour de contentement, Voiture, Lett. 25.

    Au plur. Vous ne devez pas pourtant recevoir de petits contentements d'être aujourd'hui loué de vos propres ennemis, Guez de Balzac, liv. I, lett. 3. Que tout se dispose à leurs contentements, Corneille, Cid, I, 2. Toujours quelques soucis en ces événements Troublent la pureté de nos contentements, Corneille, ib. III, 5. Et d'être le témoin de vos contentements, Corneille, Nicom. II, 2. Et que dans mes efforts pour vos contentements, Je puis à mon brutal trouver des châtiments, Molière, l'Étour. II, 9. Cherchez, prince, cherchez, pour vous trahir vous-même, Tout ce que, pour jouir de leurs contentements, L'amour fait inventer aux vulgaires amants, Racine, Mithr. II, 6.

  • 3 Terme de jeux. Parfait contentement, se dit à l'hombre d'un coup qui consiste à jouer sans prendre avec un jeu composé de 5 matadors.
  • 4 Terme d'eaux et forêts. Certificat que le receveur délivre pour attester qu'il est content de la caution présentée par un adjudicataire.

    PROVERBE

    Contentement passe richesse.

SYNONYME

CONTENTEMENT, SATISFACTION. Le contentement est beaucoup plus étendu que la satisfaction. On peut être satisfait sans être content. Ces deux termes désignent la tranquillité de l'âme par rapport à l'objet de ses désirs. Il nous arrive quelque chose que nous désirions, et nous sommes satisfaits ; mais, si cet événement nous laisse encore des causes de trouble, nous ne sommes pas contents. Le contentement est donc une satisfaction qui n'est pas bornée à une circonstance particulière, mais qui tient à une condition générale de l'âme, condition produite par l'ensemble des causes intérieures et extérieures.

HISTORIQUE

XVIe s. C'est une belle chose et louable que le contentement de peu, Amyot, Arist. et Cat. 9. Chascun de nous a en soy-mesme les thresors de contentement et de mescontentement, Amyot, De la tranq. d'âme, 30.

ÉTYMOLOGIE

Contenter.