« craintif », définition dans le dictionnaire Littré

craintif

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

craintif, ive

(krin-tif, ti-v') adj.
  • Qui craint. Une craintive espérance. L'amour que j'ai pour vous hait ces molles bassesses, Où d'un sexe craintif descendent les faiblesses, Corneille, Perthar. IV, 5. Et depuis quand, madame, êtes-vous si craintive ? Racine, Brit. II, 6. Je cours, et je ne vois que des troupes craintives D'esclaves effrayés, de femmes fugitives, Racine, Baj. V, 9. Craintive je te sers, aveugle je te suis, Voltaire, Fanat. III, 2. Il n'osait voyager, craintif au dernier point, La Fontaine, Fabl. VIII, 9. Loin ces rimeurs craintifs, dont l'esprit flegmatique Garde dans ses fureurs un ordre didactique, Boileau, Art poét. II. Je devins craintif chez mon maître, et dès lois je devins un enfant perdu, Rousseau, Conf. I. Cette sensibilité délicate la rendait craintive à l'excès, Marmontel, Contes moraux, Bonne mère.

HISTORIQUE

XIVe s. Leurs femmes qui leur estoient peu humbles, craintives et obeissans, Ménagier, I, 6.

XVe s. Il estoit craintif de desplaire à ceux à qui…, Commines, VIII, 12.

XVIe s. Et ne devons alleguer que nos pechez nous doivent rendre craintifs de nous adresser à lui, Calvin, Instit. 715. … Puis de Mouy les nobles et gentils Et de Boucal les hommes peu craintifs, Marot, II, 21. Devant le Dieu de Jacob, quand il veut, Terre tremble craintive, Marot, IV, 324. À tous qui sont de t'offenser craintifs, Grans biens as fait, depuis les plus petits Jusqu'à ceux de grand aage, Marot, IV, 326. Une vieille dame, craintive de ces sorcelleries, Montaigne, I, 95. Et comme Philippus lui dict que ce Phocas estoit lasche et craintif, l'empereur conclud incontinens par là qu'il estoit doncques meurtrier et cruel, Montaigne, III, 117. Craintive prevoyance, Amyot, Nicias, 3. Homme de sa nature craintif et deffiant, Amyot, ib. 3.

ÉTYMOLOGIE

Crainte ; Berry, crainti.