« dégoûté », définition dans le dictionnaire Littré

dégoûté

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

dégoûté, ée

(dé-goû-té, tée) part. passé.
  • 1Qui n'a plus de goût pour certaines choses. Dégoûté de pâté à l'anguille.

    Absolument. Qui n'a aucun goût pour les aliments. Enfin vous dormez, vous mangez un peu, vous avez du repos ; vous n'êtes point accablée, épuisée, dégoûtée comme ces derniers jours, Sévigné, 333.

  • 2 Fig. Qui n'a plus de goût pour ; qui a de l'aversion, de la répugnance. Vous êtes, à vrai dire, un peu bien dégoûté, Corneille, Ment. III, 5. Son cœur était dégoûté de toute amitié, Fénelon, Tél. XX. Cette âme dégoûtée du monde, Bossuet, la Vallière. On est dégoûté du monde et des plaisirs, Massillon, Car. Respect hum. Je suis vieux, malade et dégoûtant, mais je ne suis point du tout dégoûté, Voltaire, Lett. Mme de St-Julien, 30 sept. 1768. Le luxe leur vend cher ses voluptés perfides, Et toujours dégoûtés, ils sont toujours avides, Chénier M. J. Gracques, I, 2.

    Familièrement, par litote ironique. N'être pas dégoûté, prétendre à une chose qu'il est fort difficile d'avoir.

    Aimer ce qui est très bon, excellent. Je mange avec plaisir une perdrix aux choux. - Vous n'êtes pas dégoûté. On lui offre une préfecture, il aimerait mieux une recette générale. - Il n'est pas dégoûté.

    Substantivement. Faire le dégoûté, faire le difficile. Le monarque irrité L'envoya chez Pluton faire le dégoûté, La Fontaine, Fabl. VII, 7. D'autres fois je fais l'indifférent et le dégoûté dans la bonne fortune, Pascal, Pens. part. I, art. 9. Chacun en veut tâter [de la noblesse] ; et ceux qui autrefois firent les dégoûtés, ont bien changé d'avis, Courier, I, 118.

    C'est un bon dégoûté, il aime la bonne chère, il mange de bon appétit.