« fièrement », définition dans le dictionnaire Littré

fièrement

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

fièrement

(fiê-re-man) adv.
  • 1D'une manière fière, hautaine Regarder fièrement. Moi qui contre l'amour fièrement révolté, Racine, Phèdre, II, 2. Lui, fièrement assis et la tête immobile, Racine, Esth. II, 1. Rien n'est plus indécent et plus insensé que de décider fièrement sur ce que l'on ignore, Massillon, Carême, Doutes s. la relig.
  • 2Avec courage, bravement. Déjà les deux armées… Se menaçaient des yeux, et, marchant fièrement…, Corneille, Hor. I, 4. Ces sénateurs courbés sous le fardeau des ans, Attendaient fièrement sur leur siége immobiles Les Gaulois et la mort avec des yeux tranquilles, Voltaire, Henr. IV. Trop fièrement philosophe pour respecter l'ingratitude sur le trône, et trop sensible à cette ingratitude, Voltaire, Lett. Mme Denis, 20 déc. 1753. Les veuves indiennes, quelque penchant que tout être sensible ait pour sa conservation, se déterminent assez fièrement au sacrifice de leur vie, Raynal, Hist. phil. I, 8. Ils passèrent fièrement au milieu de la flotte espagnole qui n'osa pas tirer un coup de canon : elle craignait même d'être attaquée et battue, Raynal, ib. X, 10.
  • 3Peindre fièrement, coucher les couleurs hardiment et à grands coups. Ce tableau est fièrement touché.

    Fièrement dessiné, dessiné à traits grands et hardis. Le Brun fièrement dessinait, Voltaire, Temple du goût.

    Il se dit, dans un sens analogue, des peintures faites par le style. Énée et Turnus ne sont beaux que dans deux ou trois moments ; Mézence seul est fièrement dessiné, Chateaubriand, Génie, II, II, 10.

  • 4Dans le langage populaire, extrêmement, fortement. On l'a fièrement tancé.

HISTORIQUE

XIe s. Moult fierement [il] commence sa raison, Ch. de Rol. X.

XIIe s. Dunc l'aveit li buens prestre fierement regardé, Th. le mart. 44. David guerria fierement les Philistins, e mult les abaissad, Rois, p. 146.

XVe s. Ils sacherent les espées, dont ils se rencontrerent fierement et se combattoient main à main, Froissart, II, II, 6.

ÉTYMOLOGIE

Fière, et le suffixe ment ; provenç. feramens ; espagn. et ital. fieramente.