« franchement », définition dans le dictionnaire Littré

franchement

Définition dans d'autres dictionnaires :

Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

franchement

(fran-che-man) adv.
  • 1Avec exemption de toutes charges, dettes, etc. Il lui a vendu sa terre franchement et quittement.
  • 2Avec franchise, sincèrement. Levez, levez le masque, et parlez franchement, Corneille, Théodore, I, 2. Et dites franchement ce qu'il faut que je fasse, Mairet, Soliman, II, 1. Je ne vois rien de plus condamnable qu'un ami qui ne nous parle point franchement, Molière, Mar. f. 2. Franchement, il [un sonnet] est bon à mettre au cabinet, Molière, Mis. I, 2. Je vous dirai franchement qu'on se moque partout de vous, Molière, l'Avare, III, 5. Est-ce donc là médire ou parler franchement ? Boileau, Sat. IX. Franchement, monsieur, l'histoire de ce prince n'est pas de la plus grande vraisemblance, Voltaire, Lett. Lethinois, 27 déc. 1768.
  • 3D'une manière résolue et précise, sans hésiter ni se retenir. Ces mouvements doivent être exécutés vivement et franchement. Le régiment se porta franchement en avant.

    Fig. Se prononcer franchement pour une opinion.

HISTORIQUE

XIIIe s. Ce qui lor vient por cause de francise, doivent il bien uzer francement, Beaumanoir, XLV, 27. Bonne cose est que cil qui tiennent si franquement comme en baronie… sachent en quoi il sont tenu…, Beaumanoir, X, 1.

XIVe s. Et celui qui est contemptif monstre franchement toute sa volenté, Oresme, Eth. 124.

XVe s. Et nous saura grand gré de ce que si franchement nous nous serons tenus [ils supportaient un siége très pénible], Froissart, I, I, 115. Sitost que les Gascons furent en leurs gardes, ils descendirent de leurs chevaux, et prirent les glaives, et s'en vinrent franchement combattre mam à main aux Anglois, Froissart, I, I, 225.

XVIe s. L'homme pouvoit eviter le peché, pour ce qu'il pecha franchement [sans y être contraint], Calvin, Instit. 22. Il luy remonstra un jour franchement que…, Amyot, Caton, 7. Hippocrates… luy respondit [au roi de Perse] franchement qu'il feroit grand'conscience de se mesler de guarir les barbares qui vouloient tuer les Grecs, La Boétie, Servit. volont. Qu'elle lui diroit plus franchement qu'aulcun autre ce qu'il avoit à en esperer, Montaigne, III, 179.

ÉTYMOLOGIE

Franche, et le suffixe ment ; bourguign. fraincheman ; provenç. francamen, franchamen ; espagn. et ital. francamente.