« infortune », définition dans le dictionnaire Littré
Définition dans d'autres dictionnaires :
infortune
- La mauvaise fortune.
… Quel triomphe pour lui De voir mon infortune égaler son ennui !
Racine, Andr. II, 1.Que je suis malheureuse, et par quelle infortune Faut-il que tous mes soins me rendent importune !
Racine, Brit. IV, 2.L'homme est né pour souffrir. - Il est né pour changer. - Il change d'infortune…
, Chénier, Idylles, le Mendiant.L'infortune aigrit l'âme et la rend inflexible
, Chénier M. J. Fénel. II, 3.Au plur. Les revers de fortune.
Quand j'envisage de près les infortunes inouïes d'une si grande reine, je ne trouve plus de paroles…
, Bossuet, Reine d'Anglet.Il y a de certaines infortunes qui embellissent la beauté même, qui lui prêtent de la majesté
, Marivaux, Marianne, 2e part.
HISTORIQUE
XIVe s. Quant les infortunes sont tristes, leur tristece est alegée par ce que leur amis se contristent et douloient avecques eulz
, Oresme, Eth. 289.
XVe s. Et conterons comment il vint en Portingal et de la infortune qu'une partie de ses gens eurent sur mer
, Froissart, II, II, 119. Le fleal de la divine justice qui nous fiert [frappe] par l'adversité presente, nous doybt esmouvoir à prendre couraige pour nous jecter hors de ceste infortune
, Chartier, Quadriloge, dans PALSGRAVE, p. 173, au mot masculin.
XVIe s. Pourtant n'est-ce pas sans cause que le bonhomme Phoenix, en priant Achilles, luy allegue ses infortunes
, Amyot, Com. discerner le flatteur de l'ami, 57. Aultre infortune est advenu : les pillards et briguans desrobboyent grain et pain par les champs
, Rabelais, Pant. II, 61. En ce monde fortune et infortune abonde
, Leroux de Lincy, Prov. t. II, p. 292.
ÉTYMOLOGIE
Lat. infortunium, de in… 1, et fortuna, fortune.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
INFORTUNE. - HIST. Ajoutez :
XIIIe s. Buer [à bien, heureusement] fustes nées, quant forcloses Estes de lui [le monde] et de ses choses ; En s'amour a tant d'enfortume, Tous ses amanz en enfertume [infirmité, maladie]
, Gautier de Coinsy, les Miracles de la sainte Vierge, p. 724, éd. abbé Poquet.