« issu », définition dans le dictionnaire Littré

issu

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

issu, ue

(i-su, sue) part. passé de l'ancien verbe issir, qui signifiait sortir
  • 1Descendu d'une personne, d'une race. [Il] est d'aïeux issus de sang royal, Rotrou, Vencesl. IV, 6. Et, malgré le héros de Jupiter issu [Alexandre], La Fontaine, Fabl. IV, 12. Issue de cette race [de saint Louis], fille de Henri le Grand et de tant de rois, son grand cœur a surpassé sa naissance, Bossuet, Reine d'Anglet. Alors soyez issu des plus fameux monarques, Boileau, Sat. V. Et vous-même ignorez de quels parents issu, De quelles mains Joad en ses bras l'a reçu, Racine, Athal. III, 4.

    Cousins issus de germain, enfants de deux cousins germains. Mon dessein, dit la princesse, est assurément de ne jamais me séparer de mon cousin issu de germain mais je crois qu'il convient que je me rende auprès du roi mon père, Voltaire, Princ. de Babyl. 11.

    On dit absolument : ils sont issus de germain.

  • 2Provenu, advenu. S'il doit réparer le mal qui en sera issu, Pascal, Prov. 8.

REMARQUE

On entend quelquefois dire : cousins issus germains ; cela n'est pas correct.

HISTORIQUE

Xe s. Si escit foers [hors] de la civitate, Fragm. de Val. p. 468.

XIe s. Eissez des nefs, montez, si chevauchez, Ch. de Rol. CXCVI. Paien d'Arabe des nefs se sont eissut, ib. CXCVII.

XIIe s. Li hoir qui en issirent [du mariage] furent fier et felon, Sax. III. Car issir les ferai de lor peaux à rebours, ib. XXVII. Turpins l'entant, de sens cuida issir, Roncisv. 60. Jà de mon cuer [cœur] n'istra mais la semblance Dont [ma dame] me conquist as mos pleins de douceur, Couci, XVI. À l'eissir de la chambre durement se hasta, Th. le mart. 46.

XIIIe s. Tel coup que li clairs sans en conviendra issir, Berte, XII. Entrez en cest sentier, n'en issiez pour riens née, ib. XLVI. Symons ist de la chambre, toute la gent enmaine, ib. L. Et nus [nul] de la ville n'issi encontre aus [eux], dont mout fu grans merveille, Villehardouin, LXXIV. Tel clarté de la pierre yssoit Que…, la Rose, 1110. La folie fu tost emprise ; Mais à l'issir a grant mestrise, ib. 3074. L'autre ot [pour époux] messire Herart de Brienne, dont grant lignage est issu, Joinville, 207.

XIVe s. Il ne puet issir dou vaissel que ce qu'on i a mis, Prov. rurauset vulgaus.

XVe s. Et issirent contre la roïne et son ains-né fils communement tous ceux de Londres…, Froissart, I, I, 25.

XVIe s. Non que j'eusse opinion qu'il pust issir de moy chose qui meritast d'estre mise devant vos yeux, Amyot, Epît.

ÉTYMOLOGIE

Provenç. eissir, issir ; catal. exir ; ital. escire, uscire ; du lat. exire, de ex, hors, et ire, aller (voy. IRAI).