« licencieux », définition dans le dictionnaire Littré
licencieux
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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)
licencieux, euse
(li-san-si-eû, eû-z') adj.
- 1Qui agit avec licence ; déréglé.
De là vient que le peuple trop licencieux, abusant du pouvoir qu'on lui avait laissé, en a été dépouillé sans contradiction
, Fénelon, Du minist. des pasteurs, ch. 15.Je n'avais jamais aimé cette société spirituelle, mais licencieuse, dont, depuis quelques années, Lafare et Chaulieu faisaient les délices
, Genlis, Mme de Maintenon, t. II, p. 183, dans POUGENS.Il se dit aussi des choses. Mener une vie licencieuse.
Quand tout était barbare, ce prélat [le cardinal Bibiena] avait fait jouer sa Calendra, pièce d'intrigue et d'un vrai comique, à laquelle on ne reproche que des mœurs un peu trop licencieuses ainsi qu'à la Mandragore de Machiavel
, Voltaire, Dict. phil. Art dramatique. - 2Qui offense la pudeur. Il est très licencieux en paroles.
Il se dit aussi des choses.
Ces conversations licencieuses qui d'un jour à un autre vous font perdre insensiblement la pudeur et l'horreur du vice
, Bourdaloue, Myst. Circonc. de J. C. t. I, p. 84.En prêchant contre la licence des mœurs, il compose un roman licencieux
, Diderot, Claude et Nér. I, 66. - 3Il se dit quelquefois, dans la littérature et les beaux-arts, de ce qui se fait par une licence trop grande et non autorisée. Cet architecte a fait un emploi licencieux de tel ornement.
Quant à l'unité de lieu, je n'en trouve aucun précepte ni dans Aristote ni dans Horace ; c'est ce qui porte quelques-uns à croire que la règle ne s'en est établie qu'en conséquence de l'unité du jour, et à se persuader ensuite qu'on le peut étendre jusques où un homme peut aller et revenir en vingt-quatre heures ; cette opinion est un peu licencieuse
, Corneille, 3e disc.Il [Malherbe] s'obstina avec un nommé M. de Laleu à faire des sonnets licencieux dont les deux quatrains ne fussent pas sur mêmes rimes
, Pellisson, Hist. de l'Acad. IV, Maynard.Les auteurs français, à l'exemple des Latins, ont été fort licencieux à former de semblables mots [composés avec le préfixe négatif in]
, Ménage, Observ. sur la langue franç. 2e part. ch. 84.Ce qui produit les variations, les incertitudes, les égarements de ce ministre [Jurieu], et tous les autres excès de sa licencieuse théologie
, Bossuet, 6e av. III, 1.Homère est si excessivement licencieux qu'il ne paraît presque pas possible d'y rien ajouter à cet égard
, Fontenelle, Disc. à l'Acad. franç. 25 août 1749.Entre cette prononciation licencieuse et irrégulière que l'usage a introduite dans l'entretien familier et la prononciation des prédicateurs et autres orateurs, il y a une moyenne qui n'est ni tout à fait si licencieuse que celle de la conversation, ni tout à fait si régulière que celle du barreau et de la chaire
, Saint-Réal, De la crit. ch. 12.
HISTORIQUE
XVIe s. En la saison la plus licentieuse de mon aage
, Montaigne, I, 77.
ÉTYMOLOGIE
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