« mutin », définition dans le dictionnaire Littré
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mutin, ine
- 1Qui se révolte. Enfant mutin. Elle est mutine. Peuple séditieux et mutin.
Et la ville calmée… N'a plus à redouter le divorce intestin Du soldat insolent et du peuple mutin
, Corneille, Pomp. IV, 3.Vas-tu, grand défenseur des droits de ton église, De tes moines mutins réprimer l'entreprise ?
Boileau, Épître II.S. m. et f. Un mutin, une mutine.
Oui, par votre secours, Rome, cette mutine, Par ses murs entr'ouverts, voit déjà sa ruine
, Du Ryer, Scévole, I, 1.Les a-t-on vus [les chrétiens] mutins ? les a-t-on vus rebelles ?
Corneille, Poly. IV, 6.Tant que j'ai fait le mutin contre la persécution, j'ai souffert comme un damné, et j'ai tellement agrandi mes maux par l'impatience…
, Bussy-Rabutin, dans SÉVIGNÉ, t. V, p. 403, édit. RÉGNIER.Votre plus court sera, madame la mutine, D'accepter sans façon l'époux qu'on vous destine
, Molière, Sgan. 1.Le vrai intérêt de ceux qui gouvernent est d'intéresser à leur conservation les peuples soumis ; ainsi l'étranger est repoussé avec zèle, le mutin et le séditieux n'est pas écouté
, Bossuet, 5e avert. § 56.Malgré leur insolence Les mutins n'oseraient soutenir ma présence
, Racine, Mithr. IV, 6.Fig.
Régnez sur votre cœur avant que sur Bysance, Et, domptant comme moi ce dangereux mutin…
, Corneille, Héracl. III, 1.Faire le mutin, se fâcher, s'emporter.
On vient civilement pour s'éclaircir d'un doute, Et monsieur prend la chèvre ; il met tout en déroute, Fait le petit mutin
, Regnard, le Joueur, III, 13. - 2Il se dit aussi des choses. Caractère mutin.
Calme les flots mutins, dissipe les tempêtes
, Corneille, Inscriptions mises sous des estampes, VIII, Défaite dans l'île de Rhé.Et lui-même à toute heure il se fait violence Pour vaincre de ses sens la mutine insolence
, Corneille, Imit. I, 24.Tel est le cœur humain, surtout celui des femmes : Un ascendant mutin fait naître dans nos âmes, Pour ce qu'on nous permet, un dégoût triomphant, Et le goût le plus vif pour ce qu'on nous défend
, Piron, Métrom. II, 4.Un visage, un air mutin, un œil mutin, un visage, un air, un œil vif, éveillé, piquant.
J'ai le pied leste et l'œil mutin, Soldats, voilà Catin
, Béranger, Vivand.
HISTORIQUE
XVIe s. Il n'y a remede, je tremble, De despit ha je suis mutin
, P. Gringoire, Farce à la suite du jeu du prince des sots. Les plus seditieux et plus mutins
, Amyot, Cor. 17. Homme mutin, brusque roussin, flascon de vin prennent tost fin
, Cotgrave † Il retenoit du badaudage, Et faisoit un peu le mutin, Quand on le sangloit trop matin
, Sat. Ménippée, l'Asne ligueur.
ÉTYMOLOGIE
Français du XVIe s. mutin, mutinerie ( Pour ce que à leur mutin s'estoit monstré tousjours pour la querelle populaire,
Jean D'Auton, Ann. de Louis XII, p. 64, dans LACURNE.) ; espagn. motin, mutinerie ; ital. ammutinarse. Diez le tire de l'anc. franç. meute ou muete, trouble, insurrection. Le sens est bon ; mais la voyelle fait difficulté ; et comment l'espagnol et l'italien ont-ils ce mot ?