« mystérieux », définition dans le dictionnaire Littré

mystérieux

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

mystérieux, euse

(mi-sté-ri-eû, eû-z') adj.
  • 1Relatif aux mystères religieux. Et vous, ma sœur… allez à l'autel… le sacré pontife vous attend avec ce voile mystérieux que vous demandez, Bossuet, la Vallière. Au milieu d'un songe mystérieux, elle fit l'application de la belle comparaison de l'aveugle aux vérités de la religion et de l'autre vie, Bossuet, Anne de Gonz. L'Église a tellement disposé l'année… qu'on y trouve… un mystérieux abrégé de l'Ancien et du Nouveau Testament, Bossuet, Mar.-Thér. On a bien voulu que, dans le service, les prêtres eussent des habits mystérieux, symbole de la pureté et des autres dispositions que demande le culte divin, Bossuet, Var. VII, § 90.
  • 2Qui contient quelque mystère, quelque chose de caché. Voilà ce grand secret et si mystérieux Que n'en pouvait tirer votre amour curieux, Corneille, Poly. III, 2. D'une commune voix Thèbe offrit son empire à l'heureux interprète inspiré par les dieux, Qui nous dévoilerait ce sens mystérieux, Voltaire, Œdipe, I, 1.
  • 3Qui a le caractère du mystère. Leur doigt mystérieux se posait sur leur bouche, Ducis, Macb. II, 6. Maison mystérieuse et propre aux tragédies ! Hugo, Ruy Blas, IV, 2.

    Terme de beaux-arts. Qui porte à la méditation ; qui touche et émeut secrètement.

  • 4En parlant des personnes, qui fait mystère, sans qu'il y en ait besoin. Ayant assez montré qu'il est capable d'être mystérieux, Pascal, Pens. XIX, 8, éd. HAVET. Il est fin, cauteleux, doucereux, mystérieux, La Bruyère, VIII. Quoiqu'elle eût une discrétion parfaite, elle ne fut jamais mystérieuse, Genlis, Mme de Maintenon, t. II, p. 34, dans POUGENS.
  • 5 S. m. Ce qu'il y a de mystérieux dans une chose. Toute institution religieuse possède les conditions essentielles à l'harmonie : le beau et le mystérieux, Chateaubriand, Génie, III, I, 1.

HISTORIQUE

XVIe s. Mots mysterieux, Rabelais, p. 63, dans LACURNE.

ÉTYMOLOGIE

Mystère. On a dit misterial : C'est la misterial sepmaine [la semaine sainte], J. de Meung, Tr. 97.