« parvenir », définition dans le dictionnaire Littré

parvenir

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Fac-simile de l'édition originale du Littré (BNF)

parvenir

(par-ve-nir) v. n.

Il se conjugue comme venir.

  • 1Venir jusqu'au terme qu'on s'est proposé. Il ne put jamais parvenir au haut de la montagne.
  • 2Il se dit des choses qui arrivent à destination. J'espère que ma lettre parviendra jusqu'à lui.

    Fig. Ici même et du fond de cette auguste enceinte D'affreux gémissements vers moi sont parvenus, Voltaire, Sémiram. I, 3.

  • 3 Fig. Atteindre quelque terme présenté comme un but auquel on arrive. Parvenir à un grand âge. Vous avez acquis une parfaite beauté, et vous êtes parvenue jusqu'à être reine, Sacy, Bible, Ézéchiel, XVI, 13. Enfin je suis parvenue au divin banquet, Bossuet, Anne de Gonz. L'avantage de ce gouvernement était que les citoyens s'affectionnaient d'autant plus à leur pays, qu'il se conduisait en commun et qu'ils pouvaient tous parvenir aux honneurs, Rollin, Hist. anc. Œuv. t. IX, p. 254, dans POUGENS. La morale a aussi sa chimère : c'est le désintéressement, la parfaite amitié ; on n'y parviendra jamais, mais il est bon que l'on prétende y parvenir : du moins en le prétendant on parvient à beaucoup d'autres vertus, ou à des actions dignes de louange et d'estime, Fontenelle, Dial. 2e, Morts anc. mod. Notre caractère est de nous perfectionner, et celui des Chinois est jusqu'à présent de rester où ils sont parvenus, Voltaire, Mœurs, 155. L'histoire du règne de Louis XV commence presque à la naissance de ce prince né le 15 février 1710 ; il parvint à la couronne le 1er septembre 1715, à l'âge de cinq ans et demi, Duclos, Œuv. t. v. 1. On parvient bientôt à aimer ce qu'on fait, quand on ne fait que ce qui est bien, Rousseau, Lett. à M. B. Corresp. t. II, p. 203, dans POUGENS.
  • 4 Absolument. S'élever en dignité, faire fortune. Ces artifices que les ambitieux appellent le secret de parvenir, Fléchier, Duc de Mont. Il faut savoir écrire, compter, faire des chiffres ; il n'y a que ce moyen-là pour parvenir, Dancourt, les Agioteurs, I, 1. Il aurait pu parvenir s'il avait su se vaincre, Massillon, Carême, Enf. prod. Les intrigues qui font parvenir sont comptées parmi les secrets d'une profonde sagesse, Massillon, Carême, Salut.

HISTORIQUE

XIe s. Li emperere en Roncevals parvient, Ch. de Rol. CLXXIII. Dessous deux arbres parvenus est li reis, ib. CCII. Mais par les tribulations… Parvendreit à si grant honur, Que…, Benoit de Sainte-Maure, II, 7864. Et por ce ke pluisor lo desirent, et nekedent [néanmoins] ne parvinent mie de ci ke à la haltece de celle perfection, Job, p. 465. Seignor, à itiel fin parviennent Cil qui à Dame-Deu se tiennent, Grégoire le Grand, p. 116.

XIIIe s. Aigue qui keurt [eau qui court] de leu en autre tant que à nient parvient, Psautier, f° 68.

XVIe s. Il empescha tousjours, le plus qu'il peut, de parvenir les enfants de Cimon, Amyot, Péric. 58.

ÉTYMOLOGIE

Wallon, parvini ; provenç. et esp. pervenir ; ital. pervenire ; du lat. pervenire, de per, par, et venire, venir.