« pressentir », définition dans le dictionnaire Littré

pressentir

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pressentir

(prè-san-tir) v. a.

Se conjugue comme sentir.

  • 1Avoir un pressentiment de. Vous avez pressenti jusqu'au moindre danger Où mon amour trop prompt vous allait engager, Racine, Baj. II, 1. On remarque que les jaseurs [sorte d'oiseau] … évitèrent constamment d'entrer dans le Ferrarois, comme s'ils eussent pressenti le tremblement de terre qui s'y fit sentir peu de temps après et qui mit en fuite les oiseaux mêmes du pays, Buffon, Ois. t. VI, p. 153.

    En un sens particulier, se faire une idée, deviner. Démétrius, qui ne pressentait pas où tendaient tous ces discours, ne manquait pas de prendre feu par zèle pour les Romains, Rollin, Hist. anc. Œuvr. t. VIII, p. 540, dans POUGENS. Je pressens l'objection : l'on ne dira pas que l'enfant a plus de besoins que je ne lui en donne, mais on niera qu'il ait la force que je lui attribue, Rousseau, Ém. III. Il [M. de Pontécoulant] le fit pressentir [son projet] en quelques paroles expressives, Villemain, Souv. cont. les Cent-Jours, ch. 13.

  • 2Tâcher de connaître les dispositions d'une personne. J'ai voulu sur ce point pressentir sa pensée, Corneille, Othon, I, 3. Le duc du Maine ajouta que son désir était si sincère qu'il avait déjà pressenti le roi, que ses dispositions étaient favorables, Saint-Simon, 376, 73. Mon avis est qu'elle [la veuve Calas] fasse pressentir [sur une demande de réparation] M. le vice-chancelier, de peur de faire une démarche qui pourrait affaiblir la bonne volonté du roi, Voltaire, Lett. d'Argental, 1er avril 1765.
  • 3Se pressentir, v. réfl. Être pressenti. De grandes catastrophes se pressentaient.

HISTORIQUE

XVIe s. Mlle de la Boetie, qui pressentoit desjà je ne sçais quel malheur [la mort de son mari], Montaigne, Lett. v.

ÉTYMOLOGIE

Lat. præsentire, de præ, avant, et sentire, sentir.